Mali : la Minusma annonce une série de mesures pour empêcher l’extension des combats au nord

Mardi 18 Août 2015 - 13:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Malgré la signature d’un accord de paix le 20 juin dernier par la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) - un texte validé le 15 mai par les groupes armés proches de Bamako -, les combats ont repris depuis quelques jours entre le Groupe armé d’auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia, progouvernemental) et les rebelles du nord.

Selon des sources concordantes, les combats qui opposent les deux camps ont déjà fait plusieurs morts, de nombreux blessés. Du côté de Gatia, Fahad Ag Almahmoud, l’un des responsables du mouvement fait état de prisonniers dans les rangs des rebelles, auxquels ont aussi été pris sept pick-up, des véhicules blindés, et d’importantes quantités d’armes et de munitions.

Les villes d’Anéfis, à 120 km au sud-ouest de la ville de Kidal, Tabankort, Touzik et Amassine (entre 70 et 80 km au sud de Kidal), ainsi que Diré, à quelques dizaines de kilomètres de Kidal, pour ne citer que celles-là, sont le théâtre des affrontements.

Face à cette situation, la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) a condamné ces combats menés « en violation flagrante » de l’accord d’Alger, conclu à l’issue de plusieurs mois de médiation internationale conduite par les autorités algériennes.

Pour empêcher l’extension des combats jusqu’à Kidal, la mission de paix de l’ONU a annoncé  une série de mesures. Elle a fait savoir, qu’une zone de sécurité instaurée autour de cette ville sera maintenue « jusqu’à nouvel ordre ». « Si jamais les éléments de la plateforme, ou des éléments qui lui sont affiliés, entrent dans ce périmètre de 20 kilomètres, leur mouvement sera considéré comme un risque imminent pour la sécurité des populations et par conséquent, à ce moment-là, la Minusma (...) pourra recourir à la force si nécessaire », a prévenu le porte-parole de la force onusienne, Radhia Achouri.

« Le nombre croissant de violations préoccupe vivement la communauté internationale ainsi que la population et risque d’entraver les avancées effectuées vers une paix stable et durable pour le Mali », a ajouté la Minusma alors que plusieurs observateurs se disent très inquiets.

Washington a aussi élevé sa voix pour appeler les deux parties « à relâcher les prisonniers et à se conformer à l’accord de paix ». Une source sécuritaire hors du pays indique que l’armement lourd serait utilisé tant par les rebelles que par le groupe proche de Bamako. Réagissant à la résurgence des combats, le gouvernement malien, a appelé chacun des deux camps rivaux qui s’accusent mutuellement d’être responsable de la violation du cessez-le-feu « à la retenue ».

Notons à titre de rappel que l’accord inter malien signé le 20 juin dernier visait à instaurer une paix durable dans le nord du Mali. Ce pays a connu une série de rébellions touarègues depuis les premières années d’indépendance du pays, en 1960. En 2012, cette vaste région a été transformée en sanctuaire et en base d’opérations djihadistes, jusqu’au lancement par la France de l’opération Serval en janvier 2013.

Nestor N'Gampoula

Notification: 

Non