Mayama: Euloge Landry Kolélas se recueille sur la tombe d’André Grénard Matsoua

Jeudi 28 Mars 2019 - 13:00

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Pour se souvenir de la mémoire des résistants de la prison-bagne de la localité, notamment André Grénard Matsoua, Milongo et Mbiemo, le haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants a déposé, le 26 mars, une gerbe de fleurs sur leurs tombes érigées au bord de la rivière Mamba.

« Ce sont nos ancêtres, nos mânes, Mayama est réputé pour tout cela. Je ne peux pas parler à la population de Mayama sans pourtant aller m’incliner devant la tombe de Matsoua, de Mbiemo et de Milongo, c’est infaisable. Chez nous, traditionnellement, il fallait demander la permission pour entrer à Mayama et parler aux nôtres », a justifié Euloge Landry Kolélas devant le sous-préfet, Bernard Ndoulou, et le député de la circonscription unique de Mayama, Paul Mienahata.

Selon des témoignages, ces trois Congolais furent assassinés par les autorités coloniales, suite à leur résistance. En effet, l’administration coloniale avait érigé à Mayama la prison-bagne tristement célèbre en Afrique équatoriale française dont les bâtisses sont encore visibles. S’agissant d’André Grénard Matsoua, il fut une figure emblématique de la résistance à la colonisation. Né le 17 janvier 1899 et assassiné le 13 janvier 1942, Matsoua, qui était avant tout un politicien et un résistant, est adulé dans sa région d’origine en tant que guide spirituel. Le fait est que les brimades que les autorités coloniales lui ont fait subir ne pouvaient que l’élever au rang de martyr. Mais, le mystère qui entoure son lieu de sépulture lui confère une aura d’immortel.

De son côté, né dans les années 1890 dans les pays de Mpangala, dans le département du Pool, le chef coutumier M’biémo s’inscrit aussi au niveau local dans le droit fil du combat d’André Grénard Matsoua. Il s’agit notamment de la dénonciation des injustices dont sont victimes les Congolais vis-à-vis du pouvoir colonial français. Chef charismatique du village Tsinamana, M’biémo manifestera avec ténacité sa résistance contre non seulement l’occupation française, de façon générale, et plus particulièrement contre les pratiques coloniales de mépris et de manque de considération, voire de dignité de l’homme noir. Il sera fusillé à 15h 40 au même titre que son frère Milongo, le 5 décembre 1940, à Mayama, à la suite d’un jugement expéditif colonial durant lequel il n’aura bénéficié d’aucun ministère d’avocat.

Situé à quelque 85 Km de Brazzaville, la ville capitale, le district de Mayama est le deuxième plus vieux de la République, après celui de Loudima. Il fut fondé le 27 août 1900 et sa population actuelle est d’environ quatre mille habitants. La sous-préfecture compte vingt comités de village et de quatre comités de quartier.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

- Euloge Landry Kolélas, Paul Mienahata et Bernard Ndoulou s’inclinant devant les tombes de Matsoua, Mbiemo et Milongo / Adiac - Une vue des bâtiments de la prison-bagne de Mayama/ Adiac

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