Médias : 121 cas d’atteinte à la liberté de la presse recensés en 2017

Jeudi 2 Novembre 2017 - 18:31

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Le rapport de l’ONG Journalistes en danger (JED) présente un bilan en hausse de la répression  et d’attaques contre les médias dont près de la moitié constitue des violences physiques contre les journalistes.

« République démocratique du Congo : la répression se banalise ». Tel est l’intitulé du rapport annuel de l’ONG JED publié le 2 novembre, en marge de la journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Un rapport accablant pour le pouvoir en place, au regard des statistiques en hausse des cas d’atteinte à la liberté de la presse. Alors qu’au moins 87 cas d’attaques contre les journalistes avaient été enregistrés en 2016, cette année, l’on a noté un bond qui propulse la RDC au rang des pays non respectueux du travail des journalistes. En effet, plus de 121 cas d’attaques aux médias ont été enregistrés au cours de l’année 2017, administrant ainsi la preuve du système de répression mis en place pour traquer des journalistes.

Telle est la conviction qui sous-tend le rapport de JED dans lequel certaines personnalités sont nommément citées comme bourreaux de la presse. Lambert Mende vient en ordre utile dans cette liste qui répertorie une dizaine des responsables politiques qui entravent la liberté de la presse dans le pays. Il est reproché au ministre de la Communication et médias d’avoir coupé le signal de RFI ainsi que l’Internet, d’avoir brouillé Radio Okapi et d’avoir restreint les mouvements des correspondants de la presse étrangère. Le patron de l’Autorité de régulation des postes et télécommunication, Oscar Manikunda, le gouverneur du Kasaï-Oriental, Ngoyi Kasanji, l’ex- gouverneur de la province de la Tshopo et l’ancien gouverneur du Haut-Katanga, Jean-Claude Kazembe, ainsi que son adjointe Bijoux Mushitu Kat sont également cités par JED comme fossoyeurs de la liberté de la presse.

Tous ces responsables sont comptables des faits répréhensibles nuisant à l’exercice de la profession journalistique en RDC où les hommes des médias sont constamment traqués, brutalisés et emprisonnés. À côté des violences physiques sur les journalistes, le rapport a également épinglé plusieurs cas de censure contre des médias nationaux et internationaux. « Nous voulons dénoncer ces violences et cette culture de l’impunité qui fait que des personnes identifiées et identifiables ne sont jamais inquiétées, parce que couvertes par la loi de l’impunité », a dénoncé le secrétaire général de JED, Tshivuadi Tshivis.

Le rapport de JED ne passe pas dans les milieux des personnalités incriminées. Tel est le cas du ministre Lambert Mende. Pour toute réaction, l’officiel congolais a dénoncé « l’activisme politique » de JED qu’il a invité à se conformer au droit. Tout en rejetant à coup d’arguments tous les griefs mis à sa charge, Lambert Mende a indiqué que, contrairement aux allégations de l’ONG tendant à présenter la RDC sous un  mauvais jour, « la liberté de la presse est une réalité vivante » dans le pays. Et d’ajouter : « Si la liberté de la presse était inexistante au Congo, les membres de JED seraient déjà arrêtés depuis longtemps ».

Alain Diasso

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