Monnaie nationale : moins de pression sur le franc congolais mais une activité toujours chancelante

Mardi 9 Août 2016 - 16:48

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Le dernier communiqué du gouvernement a fait état "des niveaux de dépréciation hebdomadaire plus maîtrisés" de la monnaie nationale après plusieurs mois d'instabilité. En effet, les premiers signes de rupture de la stabilité du cadre macroéconomique ont commencé à apparaître à la fin du dernier trimestre 2015, avant de s'accélérer au courant de l’année, franchissant même pour la première fois la barre fatidique des 1 000 francs congolais pour un dollar US.

Réunis le 8 août en commission stratégique sous la présidence du Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, les membres du gouvernement ont analysé la dernière évolution du cadre macroéconomique du pays. Selon eux, le franc congolais s'est stabilisé davantage. Sur le marché de change, les niveaux de dépréciation hebdomadaire sont désormais mieux maîtrisés, ont-ils souligné. Le 4 août, l’on a observé des dépréciations respectives d'à peine 0,3 % et 0,2 % sur le marché officiel et le segment parallèle, avec des taux établis à 999,22 francs congolais/le dollar US et 1 064,87 francs congolais/le dollar US. Une semaine plus tôt, les taux officiels et parallèles ont été de 999,22 francs congolais/le dollar US et 1 065,87 francs congolais/le dollar US.

Maintenir le cap

Pour autant, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale du Congo (BCC) a réaffirmé la nécessité de ne pas changer le dispositif actuel. Cette décision est l'une des retombées de la dernière réunion du CPM consacrée à l'analyse de l’évolution récente de la conjoncture économique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, ainsi que les perspectives d’avenir. Les experts ont échangé ainsi sur le dispositif de la politique monétaire. De cette rencontre, il en est ressorti également la confirmation d’une tendance baissière de l’activité économique dans le pays au cours de l’année 2016, même si la croissance restera toujours au-dessus de la moyenne régionale. Et les bonnes nouvelles n'ont pas manqué, notamment la progression de près de 2 % des cours mondiaux du cuivre, la matière première qui procure la grande partie des recettes minières à la RDC. Il faut s’attendre aussi à des changements plutôt encourageants sur les cours mondiaux de pétrole à la suite des ruptures des approvisionnements et à la forte demande prévue pour le deuxième semestre.

Faut-il croire en des lendemains meilleurs ?

L’amélioration des perspectives à court terme de la Chine, premier partenaire de l’Afrique, va certainement peser lourdement sur la balance, a expliqué le FMI, mais il faudra compter également avec le choc du Brexit en Europe, la persistance de la crise financière, les turbulences sur les marchés financiers et bien entendu les risques que continue à représenter la région.

Toujours dans ce rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, le FMI (Fonds monétaire international) va plus loin en annonçant un affaiblissement effectif de la croissance économique de l’Afrique subsaharienne de 1,6 % en 2016, soit la moitié des 3,3 % de 2015. C’est toute la région qui est concernée par cette sombre perspective. À l’origine des maux qui rongent les économies africaines, il y a la contraction de l’activité dans les grandes économies sur fond de la faiblesse des matières premières. La conséquence inévitable est une baisse drastique des recettes publiques des pays miniers.

Laurent Essolomwa

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