Nations unies : l'Italie engage l’organisation à s’inspirer de l’expérience de la Monusco en RDC pour ses missions de paix

Samedi 20 Décembre 2014 - 12:54

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Le recours aux drones à l’est de la RDC devrait profiter à l’ensemble du système de sécurité et de paix de l’ONU dans le monde.

Le gouvernement italien a fait un rapport au Conseil de sécurité de l’ONU afin d’inviter l’organisation mondiale à désormais tirer parti des nouvelles technologies dans les missions de paix. Un membre italien de la Monusco, la mission des Nations unies en République démocratique du Congo, a souligné qu’un an d’emploi des drones, ces avions sans pilote pour les missions de surveillance au-dessus des frontières, a produit « une valeur additionnelle » à l’efficacité de la mission à l’est de la RDC.

L’Italie estime que la réalité des ‘peacekiping’ (missions de paix) sur le terrain, surtout en Afrique, a montré avec clarté la nécessité d’une mise à jour de l’architecture du système Paix et Sécurité de l’ONU dans son ensemble. « Une approche globale tenant compte des diverses phases d’un conflit s’avère aujourd’hui nécessaire », souligne le rapport. L’Italie a versé cette contribution au débat de la semaine dernière au siège de l’ONU, à New-York,  qui entendait faire le point du partenariat entre l’ONU et l’Union africaine dans les missions de paix.

« La nature des attaques contre les casques bleus et les civils au Congo, en Centrafrique, au Sud-Soudan, au Darfour et au Mali exige des mandats plus robustes, à côté d’un équipement moderne et d’un entraînement adéquat », a fait valoir le représentant de Rome au cours des débats. C’est qu’il y a exactement un an, l’Italie a fait voler au-dessus de Goma et des différentes zones chaudes de l’est de la RD Congo des drones de sa fabrication, les “Falco” (Épervier), pour le compte de la mission de l’ONU.

Et au cours de ces derniers mois, Rome a continué d’apporter un appui décisif, politique et financier mais aussi technique, aux activités d’intermédiation menées par l’Union africaine (UA) sur le terrain. Le pays dispose d’un cadre adapté à de telles prestations, la Italian African Peace Facility, qui a permis de débloquer à ce jour quelques 30 millions d’euros en faveur des opérations de paix de l’UA. Depuis février dernier, en outre, il assume le commandement du contingent d’entraînement de la mission de l’Union européenne pour la paix et la sécurité en Somalie. L’Italie compte aussi quarante ingénieurs intégrés à la Minusca, la mission conjointe de l’ONU et de l’UA en Centrafricaine.

À Rome, on annonce que d’autres initiatives sont en voie de développement en appui des différentes opérations, même politiques, envisagées aussi bien par l’ONU que par l’UA sur le terrain en Afrique. Il est, par exemple, envisagé l’élargissement de l’engagement d’une structure sécuritaire comme le COESPU qui met depuis quelques temps ses carabiniers au service de la formation des policiers africains dans la ville italienne de Vicence. Un resserrement de la collaboration entre l’école de guerre de l’armée italienne et le Staff College, école militaire de l’ONU basée à Turin, est aussi parmi les initiatives qui devraient prendre forme à terme.

Lucien Mpama