Participation au dialogue II: le MLC souffle le chaud et le froid

Mercredi 14 Décembre 2016 - 17:08

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Alors qu’il avait définitivement claqué la porte du dialogue facilité par la Cénco, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) a été reçu le 14 décembre par le nonce apostolique Mgr Luis Mariano et serait, pour l’heure, en train d’examiner la possibilité d’un retour sur la table des négociations.

Premier couac dans les négociations directes entreprises sous l’égide de la Cénco entre les signataires et les non-signataires de l’accord politique du 18 octobre : le retrait du MLC et du Front pour le respect de la Constitution, regroupement politique auquel il fait partie. C’est par le biais d’un communiqué publié lundi que ce parti politique, deuxième force politique de l'opposition à l'Assemblée nationale à l'issue des législatives de 2011, a rendu officielle cette décision. Le parti de Jean Pierre Bemba évoque le non-respect par l’organisateur du quota qui lui est réservé tout en dénonçant l’hégémonie du Rassemblement tendant à engager l’ensemble de l’opposition à ces assises.

D’après la secrétaire général du MLC, le Rassemblement, plate-forme formée autour d’Étienne Tshisekedi, se serait accaparé des sièges censés revenir à son parti. « La Cénco nous a demandé de désigner cinq délégués pour participer à ces pourparlers. Arrivés sur place, un délégué du Rassemblement nous a dit que le Rassemblement n’a pu libérer que deux sièges pour le Front pour le respect de la Constitution. La Cénco nous a pratiquement tournés en dérision pour nous renvoyer auprès du Rassemblement et nous demander de supplier le Rassemblement de nous dégager un siège. Malheureusement, la Cénco a laissé faire au Rassemblement le devoir d’utiliser l’hégémonie pour s’arroger non seulement le quota de la société civile mais aussi le quota du front », a dénoncé Eve Bazaiba. L’attitude des prélats catholiques qui paraissent prendre fait et cause pour le Rassemblement n’est pas du goût du MLC qui y voit un manque de considération.

Que le Rassemblement s’accapare à lui seul treize sièges sur les quinze réservés aux non signataires de l’accord politique est considéré comme un parjure par le Front pour le respect de la Constitution qui réclame une égalité de traitement. Ce, d’autant plus que ce regroupement politique ne partage pas foncièrement la même approche en ce qui concerne la thérapie à appliquer pour sortir le pays de l’impasse politique actuelle. Nonobstant le départ du MLC, les travaux en commissions se sont poursuivis sans désemparer. Le Front a envoyé « son point de vue par écrit » et appelle toutes les composantes à ces pourparlers au respect de la Constitution, apprend-on.

Entre-temps, l’on indique que le nonce apostolique Mgr Luis Mariano, qui s’est investi personnellement pour amener le MLC à reconsidérer sa décision, a reçu une délégation du MLC le 14 décembre en présence des évêques membres de la Cénco. Les discussions ont tourné autour d’un probable retour du MLC et alliés aux travaux du Centre interdiocésain. Après avoir pris acte des recommandations du nonce apostolique en rapport avec ce dossier, le Front pour le respect de la Constitution (plate-forme qui regroupe le MLC, une quarantaine de partis politiques et une cinquantaine d’organisations de la société civile) s’est résolu de ne se prononcer qu’après une discussion en interne.

 

Alain Diasso

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