Patrimoine immatériel : l'Unesco a abrité une rencontre sur le savoir et le savoir-faire universel du processus de la création

Vendredi 20 Décembre 2019 - 14:48

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La première réunion du comité de pilotage du Cercle d’études scientifiques Rayer (CESR), tenue la semaine dernière au siège de l’institution onusienne, à Paris, a eu pour buts, entre autres, de valoriser les savoirs et savoir-faire universels, en s’inspirant du patrimoine existant en Afrique, le berceau de l’humanité.  

La réunion a réuni autour du président du CESR, Thierry Rayer, le vice-président du groupe Afrique et ambassadeur permanant du Mali auprès de l’Unesco, Oumar Keïta ; l’ambassadeur de la délégation permanente du Gabon et présidente du groupe africain au sein de cette institution, Rachel Annick Ogoula Akiko; l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ethiopie, Henok Teferra Shawl; et plusieurs représentants des délégations de l’Unesco.  

Dans son allocution, la première du genre depuis qu’il a été élevé récemment au statut honorifique de président d’honneur du monde arabe du CESR, l’ambassadeur du royaume d’Arabie saoudite auprès de l’Unesco, Ibrahim Albalawi, a abordé l’élément relevant du patrimoine immatériel.

L’existence des traits universels, a-t-il déclaré, permet de parler de culture humaine, en la désignant au singulier. Mais utiliser ici le singulier ne signifie pas nier les différences et la pluralité qui caractérisent les expressions culturelles des sociétés, a-t-il nuancé, précisant que nier la pluralité est aberrant et contraire au bon sens. Utiliser le singulier permet simplement de renvoyer à la base commune fondamentale des cultures, de revenir à une simplicité sans tomber dans le simplisme, a signifié Ibrahim Albalawi. Les réalités humaines, selon lui, sont complexes et nécessitent des approches interdisciplinaires pour en comprendre les différentes dimensions. Cependant, il ne faudrait pas non plus que la diversité des cultures et leur pluralité occulte le fond commun qui leur est inhérent, a souligné l'orateur, relevant que la culture de l’humanité connaît donc à la fois une unité et une variété. Sa variation s’est construite au fil du temps, suivant les époques, les contextes et les facteurs qui agissent dans la dynamique évolutive des cultures, a-t-il expliqué.

“Les expressions culturelles permettent de comprendre le monde … ”

« Dans le monde d’aujourd’hui, où les changements impactent l’humanité et menacent sa cohésion, nous devrions, et ça serait l’un des objets du comité de pilotage, valoriser les savoirs et savoir-faire universels, en s’inspirant notamment du patrimoine existant en Afrique, berceau de l’humanité. Cette promotion se fait à travers l’étude de la culture et des arts ; autrement dit, par la recherche sur les outils de la création et du génie humain dont l’inventivité se traduit dans les expressions culturelles. Etudier les expressions culturelles, permet de comprendre le monde et les mécanismes qui agissent dans les rapports humains », a déclaré le diplomate d’Arabie saoudite auprès de l’Unesco.

Il a ajouté que comprendre le tissu socioculturel des sociétés humaines, précisément à travers les traits culturels communs, permet de déterminer les moyens de renforcer les composantes de l’humanité. Autrement dit, il s’agit de revenir au socle unificateur culturel humain pour mieux le comprendre, le valoriser, le promouvoir et agir pour la cohésion de l’humanité. 

Pour Ibrahim Albalawi, l’élément “le savoir et le savoir-faire du processus de la création” rappelle combien il est essentiel de revenir aux fondamentaux de l’humanité. D’où, redécouvrir l’origine commune des cultures n’est pas que symbolique mais aussi concrète, a-t-il estimé, soutenant que cette redécouverte est même plus que jamais nécessaire pour redonner un nouvel élan à la civilisation humaine. L’un des chemins d’y parvenir est de revaloriser l’universel pour baliser les voies de la réconciliation, de l’entente des cultures et de la paix, a-t-il indiqué.

Rappelons que l’ambassadeur Ibrahim Albalawi, élu le 20 novembre dernier au Conseil exécutif de l’Unesco pour la période 2019-2023, présidera, en janvier, la prochaine réunion du comité de pilotage et recevra pour l’occasion le diplôme du Mérite et dévouement français pour sa contribution à la diffusion de la connaissance auprès de l’humanité. Il sera honoré de la main même du président, Jean Paul de Bernis, pour services exceptionnels rendus à la collectivité humaine par l’académie du Mérite et dévouement français, sous le parrainage du président du CESR, Thierry Rayer.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Thierry Rayer posant avec les présidents d'honneur du CESR / DR

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