Pointe-Noire : Timidement, le sachet refait surface

Mardi 26 Mai 2015 - 16:15

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La guerre menée par l’ancien directeur départemental de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales, Gaspard Massoukou, en direction des importateurs et commerçants des sachets et autres objets en plastique ne semble pas avoir eu de relai, car la vente de ces objets a repris sur certaines places de Pointe-Noire.

Le décret n° 2011-485 du 20 juillet 2011 réglementant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et films en plastique est rentré en vigueur. Les articles premier et deuxième stipulent que « La production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs et sachets en plastique pour la vente d’aliments, de l’eau et de toute autre boisson sont interdites en République du Congo », et sont également interdites, « la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et films en plastique dit oxo-biodégradable ».

C'est ainsi que ville de Pointe-Noire était considérée comme l’un des meilleurs élèves dans la mise en musique de cette directive gouvernementale. Aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit. L’eau vendue dans les sachets est bien visible sur la portion de l’avenue Marien Ngouabi en allant du rond-point Château-d’eau à l’arrêt de bus Km4 et aussi de l’arrêt de bus de l’hôpital A.Sicé, sur l’avenue Charles de Gaulle, dans de nombreux quartiers populaires de la ville. Et cela se passe au su et au vu de tous. Au niveau des marchés de Pointe-Noire, la vente de ces sachets se fait furtivement car les vendeurs en gros et les détaillants utilisent un langage codé. Ces sachets sont prisés par des vendeuses de farine de foufou, des solutions sucrées bissap, tangawiss et yaourt.

 « Le vrai problème, c’est la porosité des frontières qui fait que ces sachets pénètrent facilement sur le territoire national. Et nous avons les gens qui nous les vendent », a avoué une vendeuse.  « Depuis quelque temps, on vend de l’eau sans être pourchassé ou sans se retrouver avec des sachets troués par le contrôle des services commerciaux ou de la police. Or, avant, il était difficile pour nous de nous mettre au bord de l’avenue pour vendre de l’eau en sachet ».  Ces propos confirment bien un laxisme criant du côté des services habilités.

Certains Ponténégrins interrogés indexent les deux principaux points d’entrée de ces sachets : la frontière de Tchiamba-Nzassi et l’aéroport Agostinho Neto. Car par le passé disent-ils, lors des descentes surprises de l’ancien directeur départemental en charge des questions des fraudes commerciales, des échantillons de ces objets interdits avaient été saisis.

Notons que les sacs en plastique sont une source de dégradation considérable. Ils attaquent à la fois l’environnement et la santé humaine. De récentes études sur le Bisphénol A et les phtalates, produits chimiques présents dans les plastiques, montrent que ces produits peuvent causer des maladies comme le cancer et autres.

 

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo Adiac: On voit la jeune fille vendant de l'eau en sachet

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