Port de Caen : saisie symbolique de bois illégal provenant de la RDC

Jeudi 9 Janvier 2014 - 14:40

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pour Greenpeace France, qui a procédé à cette action, le commerce de bois illégal continue à peser sur les ressources naturelles du pays.

Quinze militants de Greenpeace en combinaisons siglées « Brigade de vérification du bois » ont procédé, le 8 janvier, à la saisie de bois illégal sur le port de Caen, en France. Selon un communiqué de Greenpeace, une grume longue d’environ sept mètres cinquante a été placée sur la remorque d’un camion pour être présentée aux autorités françaises comme pièce à conviction. « Ce bois est illégal. Greenpeace a tous les éléments pour le prouver », a expliqué le chargé de campagne forêts pour Greenpeace France, Frédéric Amiel.

Saisie symbolique d’une pièce à conviction

De l’avis de Greenpeace, le bois saisi est vendu par la compagnie Sicobois en RDC. Alors qu’il a été importé par la société française Peltier Bois.

Dans une note publiée le 9 janvier, sur l’application en France du Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE), Greenpeace France a révélé que le port de Caen est un point d’entrée important pour le bois illégal en provenance notamment de la RDC. « Greenpeace et d’autres ONG ont déjà alerté le ministère de l’Agriculture sur la présence de bois illégal dans les ports français », a précisé cette ONG international. « Nous exhortons les autorités françaises à saisir ce bois illégal et à appliquer les dispositions du RBUE, afin de contribuer à la protection des forêts congolaises et à la lutte contre le commerce illégal du bois », a appuyé le coordonateur national RDC pour Greenpeace Afrique, Raoul Monsembula.

On note que depuis mars 2013, censé s’appliquer dans tous les pays de l’Union européenne, le RBUE est entré en vigueur. Il prévoit qu’un importateur de bois s’assure par tous les moyens de la légalité de son bois. Une immobilisation, voire une saisie ou des sanctions pénales peuvent être prises. Dans un premier cas d’application du RBUE en Europe, les autorités allemandes ont saisi, en 2013, deux cargaisons de bois illégal en provenance de la RDC.

Pour Greenpeace France, qui note que le convoi de sa pièce à conviction a finalement été bloqué par les forces de l’ordre, le Projet de loi d’avenir sur l’agriculture, l’alimentation et la forêt, en discussion en ce moment au Parlement, doit donner les moyens à la France de lutter efficacement contre le trafic de bois illégal. « Aujourd’hui, le projet est trop faible : imprécis sur le régime de sanctions, sans moyens de contrôle supplémentaires », a noté L’ONG. Dans cette optique, Greenpeace a demandé au ministère et aux députés d’améliorer ce texte. Mais, en attendant, l’ONG assure se substituer aux autorités en saisissant une grume comme pièce à conviction.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Chargement des grumes sur une remorque en RDC