Portrait : Grace Estia Otilibili redonne de l’espoir aux enfants incarcérés

Vendredi 30 Août 2019 - 13:41

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Psychologue de carrière, elle nous parle de son travail, les raisons qui l’ont poussée à devenir psychologue et membre du Reiper.

«Améliorer les conditions de vie des mineurs à la maison d’arrêt de Pointe Noire, leur donner la chance de se réinsérer une fois qu’ils sont dehors, tels sont entre autres nos objectifs au sein du Reiper», a lancé d’emblée Grâce dont le cheval de bataille est de réinsérer ces enfants tout en leur offrant la possibilité d’une nouvelle vie en apprenant par exemple un métier.

Un travail qui est loin d’être facile mais auquel la jeune femme prend plaisir. « Mon travail consiste à donner une nouvelle chance aux mineurs une fois qu’ils ont purgé leur peine. C’est un travail de longue haleine puisque beaucoup sont rejetés au sein même de leur propre famille», a fait noter cette dernière qui pense qu’un  mineur sorti de prison a des fortes chances de récidiver s’il n’est pas encadré.

Militante pour les droits de l’enfant, derrière son sourire et sa douceur apparente, Grâce un tempérament de feu et un engagement sans faille pour son travail. Sa satisfaction est de voir comment un mineur réintègre son milieu social et prend un nouvel envol.

Aussi, pour améliorer son travail, a-t-elle souhaité que les initiatives organisées par Azur développement les 18 et 19 juin derniers sur  le «  Renforcement du leadership féminin dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles » se perpétuent dans la durée.  « Cela été l’occasion de partager les expériences, de confronter les difficultés que nous rencontrons sur le terrain et d’envisager comment travailler ensemble les prochains jours», a-t-elle mentionné.

Actrice du changement, elle envisage  réinitialiser sa méthode de sensibilisation à la suite de ces assisses. « Tout le monde est responsable à son niveau. Et à ce sujet, je me rapprocherai plus souvent d’Azur Développement afin de m’inspirer de leur procédé pour ce qui concerne la violence basée sur le genre »,  a fait savoir la jeune fille qui est heureuse de savoir qu’au niveau de la Maison d’arrêt, tous les pensionnaires (filles ou garçons) sont traités à la même enseigne. Même si la question basée sur le genre est une question capitale, il sied d’en informer les mineurs incarcérés, a-t-elle ajouté.

Psychologue formée à la faculté de lettres de l’Université Marien Ngouabi,  Grâce, avec sa licence en poche, est pressée de mettre en pratique ce qu’elle a appris. Après plusieurs stages effectués çà et là, la jeune fille ne se retrouve pas.  «Lorsque j’étais plus jeune, je remarquais qu'un conflit se résolvait en faisant l’effort de comprendre l’autre. C'est l'une des raisons qui m’a orientée vers ce métier.  J’essaie de comprendre les gens et d’être une actrice de la paix», a-t-elle dit.

Influencée par Pie Tchimbanda, Congolais de la RDC, psychologue, animateur et conteur, la psychologue admire son spectacle : Un fou noir au pays des Blancs’. «Ce que j’ai aimé chez ce conteur, c'est qu’il cherche à comprendre les autres et arrive à défendre les personnes qui n’ont pas de voix. Et il le fait avec un brin d’humour alors qu’il s’agit de vrais sujets de société », a-t-elle souligné. Passionnée par son travail, elle est heureuse d'être psychologue.

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Grace Estia Otilibili

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