Prison centrale de Makala : onze morts en une semaine

Mardi 7 Janvier 2020 - 15:46

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Au moins onze détenus sont décédés depuis le début de l'année dans la plus importante prison de Kinshasa, en raison d'une rupture de stocks en nourriture et en médicaments, a-t-on appris des sources pénitentiaire et humanitaire.

« Depuis le 1er janvier, nous avons enregistré onze morts. Les trois derniers sont décédés hier (lundi), parce qu'il n'y avait pas de médicaments pour les soigner et leurs familles n'avaient pas de moyens », a déclaré à l'AFP un responsable de la prison centrale de Makala à Kinshasa sous couvert d'anonymat. « Depuis octobre, l’État n'a plus décaissé de fonds pour ravitailler la prison en médicaments et en nourriture », a-t-il ajouté. « La prison de Makala et presque toutes les prisons du pays ne sont plus approvisionnées en nourriture et en médicaments », a déploré Emmanuel Cole, responsable d'une organisation congolaise active dans les milieux carcéraux de la République démocratique du Congo (RDC). « C'est vrai, il y a eu un retard dans le paiement des fournisseurs, ce qui justifie ces ruptures de stocks à la prison centrale de Makala. Mais la situation a été régularisée depuis lundi », a déclaré à l'AFP le ministre de la Justice, Célestin Tunda Ya Kasende.

« Il y a près de neuf mille prisonniers. Le nombre d'une dizaine de morts peut se comprendre. Mais il faut aussi que des médecins nous disent si ces morts ont pour cause ces ruptures de stocks en médicaments et en nourriture », a-t-il ajouté. La prison centrale de Makala a été construite du temps de la colonisation belge pour recevoir mille cinq cents personnes. Elle compte à ce jour "huit mille six cents dix-huit détenus" dont "cinq cents condamnés", selon M. Cole. Des travaux de réhabilitation d'au moins trois pavillons sont en cours, obligeant les prisonniers à vivre dans une plus grande promiscuité. Datant de l'époque coloniale, les prisons de la RDC sont particulièrement vétustes et surpeuplées. Les détenus y vivent dans des conditions d'hygiène désastreuses, exposés à de nombreuses maladies, à la déshydratation et à la malnutrition.

AFP

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