Opinion

  • Réflexion

Que sera le monde demain ?

Samedi 8 Décembre 2018 - 17:50

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Il est bien vrai que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui change de façon radicale avec la correction des rapports de force entre les grandes puissances, avec l’effacement du temps et de l’espace que génère l’économie numérique, avec la dégradation de la nature que provoquent la surindustrialisation et la surexploitation des forêts, avec la montée des extrémismes qu’engendre le fanatisme religieux, avec le déplacement forcé des populations qui tentent d’échapper à la misère et aux conflits territoriaux. Mais la nature humaine, elle, ne change pas avec ses qualités et ses défauts, son goût de la violence et sa recherche constante de la paix, son amour du prochain et sa volonté de l’asservir.

D’où la question suivante qui se pose de plus en plus clairement et que l’on peut ainsi résumer : que sera le monde de demain ?

Personne, bien sûr, ne peut répondre avec certitude à cette interrogation tant sont rapides et puissants les changements de toute nature auxquels nous assistons dans le moment présent. Mais cela n’interdit nullement d’esquisser des réponses qui sont autant de pistes de réflexion pour l’avenir proche et lointain.

Première réponse : la nature humaine étant mue depuis la nuit des temps par la volonté de s’imposer, la tentation sinon de la violence, du moins de la force ne peut que s’accentuer dans les décennies à venir. Et comme les  nouvelles technologies donnent à notre espèce des armes de plus en plus puissantes pour attaquer ou se défendre, cette tentation ne fera que croître au fil du temps provoquant des conflits auxquels il sera difficile de faire face. Conclusion : le monde de demain ne sera ni apaisé ni pacifique. Mieux vaut s’en convaincre dès maintenant afin de se protéger le mieux possible contre les dérives à venir.

Deuxième réponse : le heurt direct et indirect des grandes puissances, loin de se réduire, ne pouvant que s’aggraver comme nous le constatons ces temps-ci en Asie, au Proche et au Moyen- Orient, en Europe de l’est, il prendra une autre dimension en raison de la capacité d’attaquer ou de se défendre que  procurent les avancées scientifiques aux nations qui ont les moyens financiers de les réaliser.  Le proche espace est appelé notamment à figurer en bonne place dans la course aux armements qui se dessine à nouveau et que la maîtrise croissante de l’atome et des particules par les nations riches de l’hémisphère nord ne peut qu’accélérer.

Troisième réponse : les menaces que feront peser ces « avancées » scientifiques et techniques sur la paix du monde et le risque de provoquer la disparition pure et simple de l’espèce humaine qu’elles portent en elles finiront  certainement par provoquer une réaction collective de dimension planétaire qui prendra, sans doute dans le proche avenir, une ampleur inédite. Elle sera vraisemblablement conduite par les religions monothéistes et panthéistes qui, pour l’instant, agissent séparément mais qui, très probablement, finiront par unir leurs forces afin d’empêcher le pire de se produire.

Quatrième et dernière réponse : dans ce contexte général il est probable, sinon même certain, que les peuples du Sud, autrement dit le monde émergent qui, pour l’instant, n’a pas voix au chapitre étant donné les faibles moyens dont il dispose pour se faire entendre dans la communauté internationale, s’emploiera  à unir ses forces et donc à créer un contrepoids crédible, efficace, aux « Grands » de ce monde. Représentant plus de la moitié d’une espèce qui comptera dix à onze milliards d’êtres humains avant la fin de ce siècle, il sera à coup sûr entendu, écouté, pris enfin au sérieux.

Tout ceci, dira-t-on, tient plus du rêve, de l’utopie, que de la réalité. Peut-être, en effet, mais mieux vaut y réfléchir et le prendre en considération si l’on veut éviter le pire.

 

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Réflexion : les derniers articles