Roga-Roga : « J’ai métissé la musique d’Extra Musica avec le rythme traditionnel »

Samedi 17 Janvier 2015 - 8:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Longtemps attendu, l’album Contentieux du chevalier Roga-Roga est finalement sur le marché du disque. Il a été rendu disponible dans les bacs au niveau international, le 14 janvier dernier et au niveau local, un jour après. Nous avons rencontré le promoteur de cet opus, qui sort fraichement de Côte-d’Ivoire où son public l’attendait impatiemment pour les concerts de fin d’année et de Nouvel an. Dans une interview exclusive le président du groupe Extra Musica zangul, a d’abord sollicité l’indulgence des amoureux de la bonne musique ainsi que ses fanatiques, avant de décortiquer le contenu de cet album.

Dépêches de Brazzaville. La sortie de l’album Contentieux a pris du retard. Que s’est-il passé finalement et pourquoi y a-t-il eu autant de dates ?

Roga-Roga. Je vais commencer par présenter mes excuses à tous les mélomanes, parce que nous avions déjà dit que l’album devait sortir au mois de septembre. Cela s’explique par notre crainte des pirates. Le volume des commandes est de 15.000 exemplaires. Il fallait également augmenter la production. Et lorsque nous avons repoussé la date de la sortie de l’album dans un premier temps pour le mois de décembre, l’usine à laquelle nous avons demandé d’augment la production n’a pas pu achever le travail et nous avons été obligés de repousser à nouveau la date pour  la première quinzaine du mois de janvier. Ce n’est qu’en cette période qu’elle pouvait nous livrer les CD et DVD. Tout cela explique en effet le retard accusé. Je présente les excuses du groupe Extra Musica à tous les mélomanes de la bonne musique. Cependant, tous ceux qui peuvent se procurer l’album peuvent l’acheter.

DB. A quelle date exactement l’album a été rendu disponible en Europe et en  Afrique, particulièrement au Congo ?

RR. Nous avons prévu sortir cet album simultanément en Europe et en Afrique les14 et 15 janvier 2015. La promotion a été faite pour informer les mélomanes, parce qu’il tient de signaler que même à l’arrivée de Jésus-Christ le Fils de Dieu, il y aura des trompettes, des tambours, bref de la publicité. Maintenant que l’album est sorti, il ne nous reste qu’à le présenter en deux phases, d’abord le vendredi avec les invités, puis le samedi avec le grand public. Il est prévu une conférence de presse également.

DB. Qui signe l’album Contentieux ? Est-ce Le groupe Extra Musica zangul ou son président Roga-Roga, et combien de titres l’album a-t-il ?

RR. L’album Contentieux, c’est l’album de Roga-Roga accompagné de l’orchestre Extra Musica. Par ailleurs, le groupe va bientôt se préparer pour son propre album intitulé : 242.

Quant aux titres, il était prévu que l’on sorte 13 titres, mais nous avions été confrontés à un problème de minutage. Le plus haut niveau des CD audio c’est 80 minutes. Or, pour les 80 minutes, nous n'avons pu  contenir les 13 chansons, c’est pourquoi nous avions enlevé deux chansons qui ne figurent que dans le DVD. Elles ne seront pas écoutées en audio

DB. Quels sont les thèmes que vous abordez exactement dans Contentieux?

RR. Nous avons abordé divers thèmes. Dans le titre L’argent par exemple, nous avons parlé de ses aspects tant positifs que négatifs. L’amour est également largement abordé dans des chansons comme Rock Eloi, Nina Ok, Simba ye. Nous avons fait un featuring avec Chairman Jacques Koyo dans la chanson Congolais tika ; chanson dans laquelle nous portons conseils aux populations congolaises qui pour certaines ont acquis de sales habitudes. C’est donc une pierre que nous avons voulu apporter à l’édifice en jouant le rôle de pédagogues, parce que notre métier c’est aussi d’apporter conseils. Nous comptons revenir sur cette chanson éducative en complétant ce que  nous n’avons pas pu dire compte tenu du minutage, parce que nous avons encore beaucoup à dire là-dessus.    

DB. Quelle est l’animation phare de cet album ?

RR. Nous avons immortalisé l’évènement du 4 mars qui s’est déroulé dans notre quartier. Nous avons essayé de faire la symbiose de cet événement avec la culture.

 DB. Vous exploitez souvent plusieurs styles dans vos albums à l’instar de la musique traditionnelle. Quel autre style apportez-vous dans Contentieux ?  

DB. J’ai métissé la musique d’Extra Musica avec la musique traditionnelle. Je suis issu du village Okouma dans la sous-préfecture d’Owando (Cuvette), et dans mon village, il y a une danse que nos parents appellent « Ekongo ». J’ai essayé de métisser cette danse avec la musique moderne, en ajustant la guitare et les mélodies d’Ekongo. Malheureusement, cette chanson ne figure pas dans la version audio. On a essayé de développer le folklore kouyou à travers cette chanson. J’ai fait appel aux chanteurs et batteurs d’Ekongo que je tiens à saluer en passant, ainsi que leur président. En dehors de ça, il y a aussi la culture Kongo de Boko que j’ai immortalisée à travers la chanson l’Argent.

DB. Quelle chance donnez-vous à votre deuxième album ?

RR. Je ne suis pas détenteur de la force de ce monde. Il n’y a que Jésus-Christ qui voit tout et sait tout. J’ai fait mon travail, le reste c’est l’esprit de Dieu qui va guider. J’essaie de faire de mon mieux pour ne pas commettre des péchés afin que Jésus-Christ puisse accompagner mon album. D’ailleurs il est écrit : « Avec la foi, tout est possible ». Et j’ai la foi.

DB. Un mot pour terminer ?

RR.  Je souhaite une bonne et heureuse année à tous les Congolais en général et les fanatiques d’Extra Musica en particulier. Que cette année puisse nous apporter de la sagesse, parce que la sagesse c’est la meilleure des choses. On acquiert la sagesse à travers la connaissance. Je pense que les Congolais ont assez appris. Ainsi, mon vœu est de voir cette année nous apporter de la sagesse afin que le Congo puisse aller de l’avant. Nous avons trop souffert, je répète bien, nous avons trop souffert, il n’est donc plus admissible que la violence puisse encore s’installer dans ce pays. Quel que soit ce qui pourra arriver, il faut plutôt voir du côté de la sagesse afin que nos enfants puissent bénéficier des biens de ce pays. Nous n’avons plus besoin de la violence.

 

Propos recueillis par Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Roga-Roga Photo 2 : la pochette de l’album Contentieux