Santé : le Congo se dote d’une feuille de route néo-maternelle

Jeudi 1 Août 2013 - 9:00

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La feuille de route sur la santé de la mère et de l’enfant a été finalisée et validée le 31 juillet lors de l’atelier organisé entre les experts en santé sur la redevabilité pour la santé de ces derniers du 29 au 31 juillet à Brazzaville

Elle a été élaborée à Ouagadougou au Burkina Faso au cours d’un atelier où le Congo était représenté par une équipe d'experts en santé. Cette feuille de route permet de répondre aux nécessités en matière d'enregistrement des naissances, des décès et de leurs causes dans les formations sanitaires ainsi que maîtriser les bases de données informatisées en vue d’une évaluation dans les hôpitaux.

À l’issue de la rencontre, la sage-femme principale à la direction de la Santé familiale au service de la santé sexuelle et de la reproduction, Victorine Nkala, n’a pas caché sa satisfaction : « Nous avons finalisé et validé la feuille de route de l’atelier d'Ouagadougou en apportant des contributions selon les réalités du Congo et en l’adaptant à nos besoins. » D’après elle, le Congo est classé parmi les pays subsahariens aux taux de mortalité maternelle et néonatale très élevés. Pour y remédier, Il s’est doté de stratégies, notamment la feuille de route de réduction de mortalité maternelle, néo-natale et infantile. « Avec les résultats de l’enquête démographique et de santé de 2011, des  efforts considérables ont été faits. En 2007, il y avait 781 femmes qui mouraient pour 100 000 naissances vivantes. Aujourd’hui, nous sommes à 426 femmes qui meurent pour 100 000 naissances », a souligné la sage-femme. Elle a en outre reconnu qu’avec les efforts déployés, « il ne devrait plus y avoir de femmes qui meurent dans cet état, parce que beaucoup de  stratégies sont mise en place, notamment le recyclage des prestataires, les soins obstétricaux et néonataux d’urgence pour une prise en charge efficace des complications au cours des grossesses, de l’accouchement et chez le nouveau-né après l’accouchement ».

Les décès maternels et néonataux ne sont-ils pas dus à la négligence des services hospitaliers ?

La mortalité maternelle et néo-natale ne dépend pas seulement du personnel de santé. Il y a des facteurs favorisants et qui se résument en trois retards : la communauté elle-même, l’accessibilité géographique et financière aux formations sanitaires, et le personnel de santé. On peut déplorer le retard de la prise de décision de l’individu dans les délais précisés dans les formations sanitaires. En ce qui concerne la réception des accoucheuses qui sont souvent stressées par les sages-femmes, Victorine Nkala souligne : « Nous sommes là pour conscientiser le personnel de santé, qui doit redoubler d’efforts pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant dans le cadre de la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale. »

Notons que cet atelier avait regroupé les experts en santé de l’OMS, les directeurs départementaux du Pool, de la Cuvette et de Pointe-Noire, et bien d’autres responsables de différentes ministères. Il a été clôturé par la directrice de la santé familiale, le Dr. Yolande Voumbo Matoumona. Au terme des travaux, le Dr. Ghislaine Conombo de l’équipe interpays de l’OMS basée à Libreville (Gabon) a remercié le ministère de la Santé et assuré que cette structure était prête à participer à toute activité menée par le Congo.

Elle a en outre rappelé que les experts en santé étaient dans l’obligation de suivre la redevabilité pour la santé de la mère et de l’enfant, parce que c’est un engagement pris par les chefs d’État. Au niveau de l’OMS Afrique, le directeur régional recommande le suivi de la redevabilité. À cet effet, le défi à relever n’est autre que la mise en œuvre de ce plan pour obtenir des ressources afin de montrer à la communauté internationale que le Congo est capable de tenir ses promesses.

 

Lydie-Gisèle Oko