Soudan du Sud : l’Unicef craint un nouveau pic dans le recrutement d’enfants soldats

Samedi 20 Août 2016 - 13:13

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De nouveaux enfants ont été recrutés cette année pour participer aux combats entre l’armée et la rébellion au Soudan du Sud. Face à l’augmentation de leur nombre, « l’Unicef craint la possible imminence d’un nouveau pic dans le recrutement d’enfants soldats »

« Les différents groupes recrutent, il y a une mobilisation dans certaines zones reculées (...), car les gens craignent une escalade de la violence », a déclaré le 19 août Justin Forsyth, directeur exécutif adjoint de l’Unicef. « Ils profitent de cette situation pour recruter de très jeunes gens », a-t-il fait remarquer, ajoutant que plus de 650 enfants soldats ont été recrutés depuis le début de l’année.

Pour ce qui est de la période de la guerre civile débutée en décembre 2013, l’Unicef a dénombré le recrutement de 16.000 enfants soldats. Les deux camps se sont affrontées depuis lors en raison de dissensions politico-ethniques alimentées par les rivalités entre le chef de la rébellion Riek Machar et l’actuel chef de l’Etat Salva Kiir.

Dans un communiqué, l’Unicef a appelé « à l’arrêt immédiat du recrutement d’enfants et la libération sans conditions de ceux qui l’ont été par des groupes armés ». « Des enfants continuent d’être recrutés et utilisés par des groupes armés malgré les engagements politiques en vue de mettre un terme à cette pratique », a déploré Justin Forsyth, qui a fait savoir que ces recrutements ont eu lieu dans un contexte de malnutrition généralisée et de risques de famine dans certaines zones du pays. Le Fonds de l’ONU pour l’enfance a en outre, signalé que 13.000 enfants sud-soudanais sont portés disparus alors que 250.000 d’entre eux souffrent d’une « grave » malnutrition.

Hormis cela, l’Unicef a appelé les deux camps adverses à l’arrêt de « l’utilisation systématique du viol, de l’exploitation sexuelle et de l’enlèvement comme arme de guerre ». Cet appel vient à point nommé puisque la guerre au Soudan du Sud est marquée par des atrocités attribuables aux deux camps. L’ONU estime qu’elle a déjà fait des dizaines de milliers de morts et quelque 2,5 millions de déplacés. Un accord de paix avait été signé en août 2015, mais les combats n’ont depuis jamais vraiment cessé dans ce pays indépendant depuis 2011.

Le mois dernier, des affrontements de quatre jours à l’arme lourde dans la capitale Juba, entre forces loyales à Salva Kiir et les hommes de Riek Machar, ont fait craindre un retour à la guerre dans l’ensemble du pays. L’ampleur des combats a poussé le contingent des ex-rebelles, en infériorité numérique et moins bien armé, à se retrancher dans une zone rurale, avec leur chef, Riek Machar, qui a été remplacé au poste de vice-président par son ancien allié, Taban Deng Gai. Ce qui l’a contraint à fuir ces derniers jours en République démocratique du Congo.

Rappelons que le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé récemment le déploiement de 4.000 soldats supplémentaires. Ces nouveaux Casques bleus vont rejoindre 13.500 autres se trouvant déjà dans le pays, mais ils attendent toujours le feu vert de Juba.

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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