Souvenirs : un détour sur la rumba de l’âge d’or avec Sam Mangwana dans « Fatimata »

Samedi 2 Août 2014 - 0:15

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Cette semaine, nous souhaitons rendre un hommage mérité à l’un des derniers géants de la musique congolaise. Celui dont les origines angolaises ont su fusionner avec les rythmes de Kinshasa la Belle à une époque de profondes et inoubliables productions musicales

 

Sam Mangwana, c’est l’artiste comblé de joyeux et mémorables souvenirs pour avoir joué sur scène avec une pléiade de chanteurs-musiciens pour la plupart disparus : Franco alias Luambo Makiadi, Tabu Ley Rochereau, Antoine Wendo Kolosoy, Dr Nico, Empompo Loway, Madilu System, mais également des dames de la trempe de M’Bilia Bell. De l’autre côté de la rive droite du fleuve Congo, il y a eu Célestin Nkouka, Pamelo Mounk’a, Kosmos Mountouari, des noms parmi tant d’autres.

Fatimata a été composée par Sam lui-même dans les années 1980. Après un long séjour en Côte d’Ivoire justement. Pour qui écoute ce tube à la fois comique et très entraînant, on croit aisément que l’interprète est un Ivoirien. La chanson en français ivoirien parle de la manière d’aimer d’une impressionnante dame appelée Fatimata.

Mais Sam doit son encouragement à écrire cette chanson à l’un de ses amis, aujourd’hui disparu, le saxophoniste Empompo Loway. Ce dernier le trouvait très bon dans ses expressions en français ivoirien, d’où l’invitation à composer quelque chose pour le plus grand plaisir de ceux qui l’appréciaient dans ce registre.

Les paroles de Fatimata parlent d’une femme très jalouse, qui perd souvent la tête même en public, et qui a pour défaut majeur d’aimer le clinquant, la vie chère pour en mettre plein la vue de ces messieurs. Toutefois, pour revenir à la composition de cette chanson, elle a été finalisée par deux grands de la rumba, Sam Mangwana et Empompo Loway, qui ont donné le titre aux rythmes et aux paroles de Sam, le grand compositeur.

Mabele, Jaloux jaloux, Suzanna, Waka waka, Candonga, Maria Tebbo, Mokili mobimba, BB chérie, Gallo Negro, Canto de Esperança sont une infime partie des vibrations conçues par Sam. Un des derniers témoins de la belle époque, période de sa vie où il a fait les beaux jours de plusieurs orchestres comme Africa Fiesta, African Fiesta National, TP OK-Jazz. Sam Mangwana, âgé de 69ans aujourd’hui, c’est aussi d’ambitieux festivals, celui des Maquisards et African All Stars. À toi, Sam Mangwana, avec toute notre reconnaissance !

Luce-Jennyfer Mianzoukouta