Terrorisme : la menace s’accentue dans de nombreuses métropoles européennes

Lundi 11 Avril 2016 - 14:45

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L’affaiblissement annoncé de l’Organisation Etat islamique (EI), dû aux bombardements de ses positions en Syrie et en Irak par la coalition, alors que l’implantation du mouvement en Libye est patente, laisse planer le spectre d’un danger terroriste accru sur le continent européen. Cela dit, parce qu’entre 3 000 et 5 000 djihadistes entraînés par l’EI ou Daech se seraient infiltrés en Europe.

En dépit de ces chiffres qui inquiètent, les chercheurs qui en ont fait état avertissent que l’embrigadement se poursuit. Fort de ces recrutements, les djihadistes envisagent, selon un rapport de l’Agence de coordination policière, de perpétrer des attaques qui viseront en priorité les cibles molles (la société civile), en raison de l’impact que cela génère. Il revient donc aux pays européens de prendre des mesures qui s’imposent pour contrer toute éventuelle attaque du groupe EI et au mieux, chercher à attaquer par la racine du mal.

Parlant de la menace djihadiste en Europe, Rob Wainwright, le directeur d’Europol, agence de coordination policière en Grande-Bretagne, a estimé que le nombre de terroristes infiltrés fait dorénavant que les Etats européens soient condamnés à « à faire face à de tout nouveaux challenges ». Il l’a dit dans une interview accordée au journal allemand Neue Osnabrücker Zeitung, signalée par le site Atlantico.

D’après un communiqué de l’EI qui a revendiqué les attentats de Bruxelles le 22 mars, « une cellule secrète des soldats du califat s’est lancée en direction de la Belgique croisée qui n’a cessé de combattre l’islam et les musulmans ». « Allah a donné victoire à nos frères et a jeté l’effroi dans le cœur des croisés », poursuit la source.

Les attaques de Belgique ont, à la vérité, suivi un mode opératoire très proche des attaques de Paris, le 13 novembre dernier. Elles ont jeté l’effroi non seulement dans ce pays, mais sur toute l’Europe : ce qui a conduit à lever l’alerte antiterroriste au niveau maximal en Belgique, couplée au renforcement des mesures sécuritaires dans de nombreuses métropoles européennes.

C’est dire que le continent européen fait actuellement face à deux problèmes d’envergure : l’embrigadement et les risques terroristes en soi. En janvier dernier, Rob Wainwright avait averti que l’EI disposait désormais d’« une nouvelle capacité de combat pour effectuer une campagne d’attaques d’ampleur » concentrées en particulier sur l’Europe.

Pour certains analystes les menaces du mouvement terroriste à l’encontre des pays européens membres de la coalition les frappant en Iraq et en Syrie s’accentuent à la mesure que l’EI essuie des défaites dans ces pays. « Ce n’est pas une surprise. On pouvait s’y attendre vu les signes avant-coureurs de l’implantation de Daech en Belgique. On sait que c’est le pays, avec la France et le Danemark, où le ratio de djihadistes parmi la population est le plus important », explique Thibault de Montbrial, spécialiste des questions de terrorisme et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.

En ce qui concerne l’entrée des djihadistes en Europe, Ali Bakr, analyste au CEPS et spécialiste dans les mouvements islamistes extrémistes l’a confirmée, soulignant que l’organisation procède également au recrutement des jeunes en Europe. « Daech a réussi à recruter, en Europe, des jeunes très spécialisés dans les domaines techniques et électroniques, ce qui augmente la menace que le groupe présente », a-t-il précisé. Et l’analyste de poursuivre : « Lidéologie de Daech attire certains jeunes européens dorigine arabe, car Daech joue sur linjustice qui règne dans des pays arabes et aussi dans des pays européens contre ceux qui sont dorigine arabe et musulmane, de même, ces jeunes ont un problème identitaire : en Europe, ils se sentent des citoyens de seconde zone, et en même temps, ils nont aucune racine dans leurs pays dorigine »

Notons que le 18 mars, soit un peu plus de quatre mois après les tueries parisiennes qui avaient fait 130 morts, la police belge a arrêté Salah Abdeslam, le principal suspect. Quelques jours seulement après, notamment le 22 du même mois, un double attentat-suicide à l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem et un kamikaze dans une station du métro au cœur du quartier européen ont fait 32 morts dans la capitale belge. Et pas plus longtemps que le vendredi dernier, la justice belge a capturé dans la commune d’Anderlecht, Mohamed Abrini, un Belgo-Marocain de 31 ans, ami d’enfance des frères Abdeslam, activement recherché depuis les attentats de Paris. Ce djihadiste a, lors de ses auditions, reconnu être le troisième homme qui accompagnait les deux kamikazes de l’aérogare. Il a avoué être « l’homme au chapeau » que les enquêteurs cherchaient à identifier à l’aide d’images de vidéosurveillance. Inculpé dans les attaques de Paris, Mohamed Abrini l’est également désormais dans celles de la Belgique, pour « participation aux activités d’un groupe terroriste, d’assassinats terroristes et de tentatives d’assassinats terroristes ».

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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