Tribunal de Ouesso : cinq ans de prison ferme pour un trafiquant d’ivoire et ses complices

Samedi 29 Octobre 2016 - 12:15

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L’instance judiciaire correctionnelle de Ouesso a finalement condamné au terme de l’audience tenue, le 27 octobre, le trafiquant d’ivoire Abbo Hamadou et ses complices: Minda Xavier et Gonock Evounanga Edgard, à cinq ans de prison ferme, chacun.

Ces derniers sont aussi condamnés à payer à la direction départementale de l’Economie forestière, la somme de1.000.000 de francs CFA, au titre des dommages et intérêts infligés, ainsi qu’une somme de 500.000 CFA d’amende.

Il leur est, en outre, reproché les faits incluant la commercialisation de neuf pointes d’ivoire, l’abattage et la complicité d’abattage d’éléphants. Il s’agit d’une bande organisée qui utilisait l’arme de guerre ( Kalachinikov AK47) pour abattre ces éléphants.

Le jour du procès au Tribunal de Ouesso, le ministère de l’Economie forestière a bénéficié de l’appui de maître, Jean Philip Esseau, membre du cabinet d’avocats Esseau, qui s’est engagé au côté du projet ETIC pour aider à la poursuite des criminels fauniques.

En effet, ces délinquants ont été mis aux arrêts en juillet de la même année sur interpellation du Commissariat de police de Sembé avec l’appui de la patrouille de lutte anti-braconnage du projet de conservation, Espace Tridom Interzone Congo (ETIC), un projet conjoint entre le ministère de l’Economie forestière, du Développement durable et de l’Environnement, ainsi que le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Rappelons qu' Abbo Hamadou n’est pas à son premier forfait. Il avait été aussi interpellé le 20 mars 2015 à Sembé par une patrouille du projet Etic, pour détention illégale d’arme de guerre, qui lui servait à l’organisation de parties de chasse à l’éléphant.

Il fut condamné, le 7 mai de la même année à trois mois d’emprisonnement ferme par le Tribunal de Ouesso, mais ne purgea pas sa peine, ayant obtenu du juge d’application des peines et une permission d’absence pour se faire traiter, en raison des symptômes de maladie qu’il présentait. Mais hélas Il n’y retourna plus pour exécuter sa peine.

Toutefois, les activistes de l’environnement affirment que les éléphants ont déjà disparu d’une très grande partie des forêts du Bassin du Congo, du fait du braconnage pour le trafic d’ivoire. Et que les forêts du nord Congo sont parmi les rares zones qui abritent des éléphants, ont- ils renchéri

Ces activistes se félicitent des efforts déployés par le pays qui s’est engagé fermement dans l’application d’une politique de conservation des éléphants, afin que nos enfants puissent encore parcourir les forêts et suivre les traces de ces animaux intelligents et sociables.

En avril 2015 par exemple, le président de la République a incinéré cinq tonnes d’Ivoires saisies auprès des trafiquants en marge de la conférence internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvage, pour marquer le fort engagement du pays dans la lutte contre le braconnage des éléphants.

C’est aussi dans cet esprit d’apporter les solutions aux problèmes inhérents à l’application de loi faunique que s’est tenu à Ouesso en septembre dernier un atelier sur la conservation, la sécurité et la justice. Cet atelier avait regroupé les autorités judiciaires, les juristes, la force publique, l’administration des eaux et forêts et les projets de conservation.

Par contre, les activistes de l’environnement commentent que la condamnation par le tribunal de Ouesso de deux trafiquants d’ivoire et de peaux de panthères à cinq ans de prison ferme au mois de Septembre, puis la nouvelle condamnation à cinq ans du délinquant Abbo Hamadou et ses complices montrent que la justice congolaise n’a plus de tolérance pour ceux qui veulent détruire notre héritage faunique, fierté du pays. Pour eux, une application ferme de la loi congolaise est nécessaire pour dissuader les criminels fauniques à s’engager dans le commerce ignoble d’ivoire.

Ils rappellent qu’il y a actuellement des zones presque vides d’éléphants. Ajoutant que, l’éléphant est aussi un cultivateur de la forêt, en disséminant les graines lourdes des arbres assurant ainsi leur régénération.

 

Fortuné Ibara

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