Vancsy GOMA : « Nous tenons à révolutionner le transport de personnes en Afrique »

Lundi 9 Mai 2016 - 18:45

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En réponse aux besoins de la classe moyenne en matière de transport dans les villes africaines au sud du Sahara, AFRICAB, un Startup mis en place par un jeune congolais, Vancsy Goma, œuvre pour offrir à la classe moyenne un nouveau service de transport dont la ville d’Abidjan, en côte d’Ivoire, a inauguré la première expérience. Dans une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville son président directeur général nous parle de sa structure et de son ambition, aussi pour le Congo que pour l’Afrique qu'il considère comme son champ de prédilection.

 LDB : Pouvez-vous nous faire un bref aperçu d’AFRICAB ?

V.G : La société Africab est une Startup ayant pour objectif de révolutionner le transport de personnes en Afrique. Elle a été créée pour offrir aux Africains un nouveau mode de transport, parce que l'actuel était devenu trop caduque, avec des véhicules qui peuvent tomber en pagne à tout moment, une situation souvent liée au manque de qualification des chauffeurs qui pour la plupart n’ont pas d’expertise nécessaire de leur métier. 

Nous avons donc voulu apporter à ces populations un service plus qualitatif qui leur permettrait de circuler en sécurité dans les villes africaines.

LDB : Depuis combien de temps votre structure existe-t-elle, et s’il vous avait été demandé d’établir un petit bilan, que diriez-vous ?

V.G : Nous avons créé Africab il y a un an déjà et sommes opérationnels voici à peine trois mois. Les premiers jours de notre société sont encourageants du fait de la forte population urbaine qui vit en Côte d’Ivoire, avec un grand nombre d’expatriés. C’est ce qui m’a permis d’avoir un bilan positif.

LDB: Natif du Congo Brazzaville, pourquoi avez-vous choisi la Côte d’Ivoire pour lancer ce Startup ?

V.G : La raison d'avoir lancé Africab en Côte d’Ivoire est purement économique et d’opportunité parce que le marché de la Côte d’Ivoire est mieux, avec un taux de croissance approchant les 10% et une forte classe moyenne ainsi que de grandes sociétés occidentales qui ont leurs sièges dans le pays. Ce qui revient à dire que ces ingrédients nous ont permis de mettre en place une bonne projection en Côte d’Ivoire et de faire d’Abidjan la ville pilote d’Africab en attendant de dupliquer cette expérience dans d’autres métropoles africaines.

LDB : Lesquels font réellement Africab. Est-ce vous en tant que tel ou y a-t-il une dynamique autour de vous comme PDG ? Quelles sont les perspectives à court, moyen et long terme ?

V.G : L’une des valeurs fondamentales d’Africab, c’est la réussite partagée. Africab est une équipe neuve et jeune composée des Congolais, des Français, d’Ivoiriens et des Belges qui, ensemble, essaient de changer le transport de personnes en Afrique de l’Ouest dans un premier temps et dans un laps de temps dans toute l’Afrique.

LDB: Aviez-vous des ambitions de vous installer au Congo, votre pays d’origine ?

V.G : Oui, je rêve étendre Africab au pays, mais ce qu’il faut savoir c’est que le marché du Congo-Brazzaville est très différent du marché ivoirien.

Nous avons une population jeune, mais une classe moyenne qui n’est pas encore développée comme celle de la Côte d’Ivoire. Le pouvoir d’achat des gens qui peuvent utiliser les services d’Africab n’est pas encore avéré. Ce qui nous emmène à rechercher une autre expertise qui, une fois avérée positive, nous permettra de nous y installer.

LDB: Peut-on se faire une idée de votre parc automobile ?

V.G : Africab aujourd’hui a une soixantaine de chauffeurs, vingt-cinq personnes du côté administratif et un parc automobile de trente véhicules. D’ici à mi-mai, le parc automobile d'Africab passera à cinquante véhicules pour deux gammes de produits.

Les véhicules que nous avons dans notre parc étaient devenus caduques, donc notre première mission était d’équiper notre parc automobile, ensuite d’adapter notre technologie afin de rendre plus accessibles nos services. Nous aurions dû procéder au rajeunissement de notre parc pour ensuite passer à la technologie, mais nous avons décidé de faire l’inverse.

Nous avons une démarche typique, nous achetons des voitures, ensuite nous engageons les personnes qui nous permettront d’avoir un service plus qualitatif pour le bien de la population.

 LDB : Quels en sont les critères de sélection de vos chauffeurs ?

V.G : Nous avons aujourd’hui une formation qui permet à nos chauffeurs de bien collaborer et communiquer avec les clients. Nos chauffeurs doivent être bilingues et à jour en matière de nouvelles technologies.

LDB: En tant que Congolais, quelle est votre réaction à l’égard du gouvernement qui inscrit la formation et l’emploi des jeunes parmi les priorités. Pensez-vous que la jeunesse congolaise a un rôle à jouer dans l’émergence du Congo ? 

V.G : Je pense que c’est à la jeunesse congolaise de prendre son destin en main et de ne plus tout attendre du gouvernement. 

Aujourd’hui, en tant que jeune, j’essaie de m’en sortir avec l’idée d’apporter aux autres jeunes mon expérience afin non seulement d'envisager nos propres objectifs, mais aussi ceux de la nation congolaise tout entière. A l’occasion, j’invite donc notre pays à prendre ses responsabilités afin de pouvoir avancer comme les autres.

LDB : Quelle est la prochaine destination d’Africab ?

V.G : Au moment où nous parlons, nous avons déjà reçu la demande d’un investisseur de Guinée Conakry. Nous avons déjà aussi pris rendez-vous avec quelques investisseurs de Dakar, au Sénégal. Mais nous ne savons pas encore parmi les deux pays quelle sera la destination d’Africab.

Nous tenons à installer des antennes Africab dans les pays africains afin de révolutionner le transport de personnes    

 

Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

1° Le PDG, Vancsy Goma; 2° Une vue du parc automobile d'AFRICAB; 3° un échantillon des chauffeurs/ photos Adiac, guy-gervais Kitina

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