Réponse de son excellence M. Denis Sassou N’Guesso, président de la République, chef de l’Etat, au message de vœux des Corps constitués nationaux et des Forces vives de la nation à l’occasion du Nouvel An

Samedi 4 Janvier 2025 - 16:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Brazzaville, le samedi 4 janvier 2025

 

•Monsieur le président du Sénat ;

•Monsieur le président de l’Assemblée nationale ;

•Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement ;

•Mesdames et messieurs les membres du gouvernement ;

•Mesdames et messieurs les représentants des institutions constitutionnelles ;

•Monsieur le chef de l’opposition ;

•Mesdames et messieurs les représentants des partis politiques, des ONG et associations ;

•Mesdames et messieurs les membres des confessions religieuses ;

•Mesdames, messieurs ;

•Monsieur le président de la Cour suprême ;

C’est une tradition déjà bien établie que l’on se retrouve en cette période, au début de l’année, pour l’échange de vœux du Nouvel An. A mon égard ainsi qu’à celui de mon épouse, de ma famille et de mes proches, vous venez de formuler, pour le Nouvel An 2025, des intentions combien bienveillantes et pleines de réconfort qui appellent mes plus sincères remerciements.

En retour, je voudrais vous exprimer mes meilleurs vœux de santé, de paix et de bonheur pour votre épanouissement le plus complet ainsi que celui de vos familles et des membres de vos institutions, organisations et instances respectives. Au-delà de son caractère protocolaire, il y a un fond que la présente rencontre sacralise à travers nos échanges sur certaines préoccupations essentielles, avec vous-mêmes, en votre qualité de gestionnaires et d’animateurs de la cité.

J’ai noté la place de la paix dans votre évocation parce que, d’abord, sans la paix il n’y a ni développement, ni progrès. Parce qu’ensuite, nous devons nous inspirer de nos souvenirs étant donné que, comme l’enseigne la sagesse de chez nous, « Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter »,  d’où notre engagement au service de la consolidation de la paix.

La paix chez nous, mais aussi la paix dans le monde car n’oublions pas que lorsque les éléphants ou les hippopotames se livrent bataille, c’est l’herbe et les arbustes qui payent le lourd tribut de leur confrontation. Vous avez remis notre projet pour la jeunesse à la place qui lui revient. Vous parlez de la nécessité de pérenniser les acquis enclenchés en 2024. A ce sujet, nous poursuivrons nos efforts durant toute la période de mise en œuvre de notre Plan national de développement 2022 – 2026, y compris au-delà de cette échéance.

Votre compréhension de cette démarche est la juste expression qui témoigne de la cohérence de notre action engagée au profit des générations montantes, parce qu’au fondement de tout Etat se trouve l’éducation de sa jeunesse. Entre-temps, vous avez fait référence à la problématique en lien avec les questions de sécurité en évoquant les comportements déviants de certains jeunes au sein de la cité, notamment dans les périphéries urbaines. Cette situation nous interpelle tous en tant que parents, puisque le but de l’éducation est d’apprendre non les faits, mais les valeurs.

Un système éducatif ne peut, par lui-même, façonner la superstructure d’un pays. Mais il peut produire de meilleurs citoyens et contribuer à l’amélioration de son capital humain. Un penseur du 19e siècle ne disait–il pas, je cite : « L’éducation commence aux pieds d’une mère et que chaque mot qu’entendra le petit enfant concourra à sa personnalité ». Fin de citation.

Pourtant, dans notre société, il n’est pas rare d’entendre certains parents, de plus en plus nombreux d’ailleurs, déplorer les actes de banditisme et de délinquance juvénile avérée à travers des vocables du genre : « Oh ! ce sont les enfants d’aujourd'hui».

Un tel raccourci nous renvoie à ce qui fut appelé, il y a quelque temps, « La bêtise humaine », en fait, un dissolvant politique inventé pour diluer la responsabilité des uns et des autres dans les troubles socio-politiques survenus dans notre pays. Quand on parle « des enfants d’aujourd’hui », convenons ensemble que le terme aujourd'hui ne désigne  pas une filiation.

Aujourd’hui désigne plutôt le contexte marqué par d’importantes avancées technologiques, en l’occurrence au niveau des médias, progrès que les esprits malveillants tentent de distiller dans les milieux jeunes par le biais de la cybercriminalité. Bref, n’oublions pas que la plupart des hommes ont été égarés par le manque d’éducation.

Vous avez également bien situé les difficultés que nous traversons et qui, sans être propres seulement à notre pays, sont inhérentes à un contexte international fondamentalement marqué par une crise persistante de l’économie mondiale. Nous ne devons donc pas prendre ombrage de notre responsabilité. Sachons tout simplement que la plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever après chaque chute.

Enfin, la Nation est revenue à plusieurs reprises dans vos propos. Vous avez raison car une Nation est un rêve d’avenir partagé. Une Nation est une âme, un principe spirituel. L’on a en commun un riche legs de souvenirs et l’on a aussi une volonté de continuer à faire valoir l’héritage de notre patrimoine tant matériel que mémoriel.

Que ce soit la paix, la Nation, la citoyenneté ou le patriotisme, leur transversalité est assurée par un dénominateur commun : le vivre-ensemble. Vivre ensemble, c’est faciliter la cohabitation harmonieuse. Dans la mise en œuvre du vivre ensemble, l’on travaille en concertation pour faciliter l’émergence de valeurs communes qui contribuent à la paix et à la cohésion sociale. Les premières valeurs sont celles prônées par notre devise : Unité – Travail – Progrès. Il y a les valeurs et les principes partagés, comme la solidarité, la tolérance, la justice, la responsabilité individuelle ou collective, entendue comme le devoir de répondre de ses actes.

Nous avons la mission de partager et de  protéger ces valeurs et ces principes, y compris en utilisant les rouages traditionnels, tels les chefferies coutumières, les autorités religieuses, les femmes, les jeunes, etc. Le vivre-ensemble devrait aider à construire la citoyenneté, considérée par-là comme l’honneur et la fierté d’être Congolais ainsi que le patriotisme défini comme notre dévouement au Congo notre pays, que nous reconnaissons comme notre patrie.

C’est pourquoi j’invite les Congolaises et les Congolais au respect de l’autre, au respect de la chose publique, au respect du bien public, en mettant fin aux actes récurrents d’incivisme perpétrés, entre autres, sur les infrastructures de développement et les  équipements de base acquis à grands frais et au prix d’importants sacrifices.

Le président américain, John Fitzgerald Kennedy, a légué à la postérité cette réflexion, je cite : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais bien ce que vous pouvez faire pour votre pays ». Fin de citation.

Fort des leçons de l’Histoire, fort de ce qu’un  déficit d’éclairage  de l’avenir par le passé entraîne l’esprit à errer dans les ténèbres, j’appelle les Congolaises et les Congolais à assumer leur responsabilité car, dans notre marche vers le développement, le Congo attend de chacun qu’il fasse son devoir.

Bonne et heureuse année 2025 à tous !

Je vous remercie.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

Notification: 

Non