Crise Rwanda-RDC : le président Denis Sassou N'Guesso disposé à réunir ses homologues Paul Kagamé et Félix Tshisekedi

Mardi 18 Février 2025 - 17:15

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Le président Denis Sassou N’Guesso estime qu’un dialogue est possible entre ses homologues du Rwanda, Paul Kagamé, et de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, pour espérer mettre un terme à la crise dans le Nord et le Sud-Kivu.

En marge du sommet de l'Union africaine (UA) réuni les 15 et 16 février à Addis-Abeba en Éthiopie, le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N'Guesso, a déclaré lors d’une interview exclusive à France 24 sa disponibilité à rapprocher les vues entre les présidents Paul Kagamé et Félix Tshisekedi. Du fait du conflit à l’Est de la RDC, les chefs d’Etat du Rwanda et de la RDC ne se sont parlé depuis que par médias interposés, mettant à mal les tentatives de médiation pour sortir de l’impasse.

A la question de savoir si l’on approchait d’une crise régionale, le président de la République a indiqué que si une telle crainte existe, la sagesse africaine peut apaiser les tensions. « On peut le craindre mais je crois que la sagesse africaine nous aidera à faire qu’il n’y ait pas de crise régionale ».

Le chef de l’Etat faisait allusion à l'éventualité que d’autres dirigeants du continent prennent le relais de son homologue angolais après sa tentative de médiation dans le cadre du processus de Luanda. « Oui, je suis sûr qu’il y aura d’autres chefs d’Etat africains. D’ailleurs, au début le président Lourenço n’était pas seul. Il y avait le président William Ruto et le président Uhuru Kenyatta aussi. On parlait d’initiatives, en parle encore d’initiatives de Luanda et de Nairobi. Je crois que le président angolais pourrait passer le relais », a-t-il ajouté, laissant dire que s’il est contacté, il se mettra au service d’une telle cause. « C’est ce que l’on verra ! », a-t-il indiqué.

En raison des relations tendues entre Kigali et Kinshasa, mais gardant de bons rapports avec ses pairs, le président Denis Sassou N’Guesso estime qu'une rencontre entre les deux chefs d’Etat est tout à fait envisageable: « Nous avons de bonnes relations avec les deux présidents. Nous avons discuté de cette question dans le passé avec le président Tshisekedi et avec le président Paul Kagamé plusieurs fois… Je pense que l'on créera les conditions pour qu’ils se rencontrent. On ne voit pas comment on pourrait régler un tel problème sans que les deux dirigeants se rencontrent », a estimé le chef de l'Etat.

Dans le même ordre d’idées, Denis Sassou N’Guesso croit plus à une solution négociée qu’à un hypothétique recours aux sanctions qui se révèlent bien souvent inefficaces. « On est dans une situation de conflit, chaque partie essaye de tirer quelque avantage. Pour nous, ce qui est important c’est que le dialogue s’instaure sous une forme ou une autre. Les sanctions n’ont pas toujours réglé les problèmes. Ce qui nous importe c’est la recherche d’une vraie solution à la crise », a poursuivi le président de la République.  

Par ailleurs, si les crises multiples qui frappent le continent témoignent d’une certaine faillite des médiations africaines, le président Denis Sassou N’Guesso nuance cette observation en indiquant que les Africains sont toujours parvenus à résoudre les différends par leurs propres initiatives. Il n’exclut pas cependant des apports extérieurs, à condition, insiste-t-il, que l’Afrique ne soit pas tenue à l’écart. « Les Africains ont toujours su résoudre les problèmes par eux-mêmes, et je pense qu’il n’est pas nécessaire que l'on ait recours à d’autres, surtout sans les Africains. On ne rejette pas l’apport d’autres partenaires et amis dans le monde, mais il faut qu’au centre qu'il y ait l’Afrique. Nous avons connu cette situation avec la Libye, longtemps des partenaires extérieurs ont voulu laisser l’Afrique en marge, mais on a fini par se rendre compte qu’une telle crise ne pouvait pas se résoudre sans l’Afrique », a-t-il rappelé. Enfin, le chef de l’Etat congolais a parlé de la nécessité pour les pays membres de l’UA d’appliquer avec rigueur la Charte de l’Organisation, gage de la préservation de son unité.

Gankama N'Siah

Légendes et crédits photo : 

Le président Denis Sassou N'Guesso et le journaliste Marc Perelman

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