« Rumba Maliba » : un projet de revalorisation de la danse congolaise

À cet effet, un concert de restitution se tiendra le 13 décembre à la salle du théâtre Varia à Bruxelles. Ce concert intervient à l’issue d’un travail de « fusion » entre les virtuoses de la rumba tels que Papa Noël et Dizzy Mandjeku et des jeunes musiciens.Selon l’artiste Barly Baruti, l’un des initiateurs du projet, qui s’est confié aux Dépêches de Brazzaville, ce n’est que le début d'une grande « offensive culturelle » pour la valorisation d’une culture Rumba pas encore suffisamment reconnue à sa juste valeur.

Pour les organisateurs, la rumba est un véritable patrimoine national en RDC et, au-delà de la musique et de la danse qui l’incarnent, elle est  un véritable témoignage de l’évolution politique, sociale, économique et culturelle de la société congolaise de la fin des années cinquante à aujourd’hui. Ainsi, apprend-on, le programme « RUMBA MALIBA » veut revaloriser ce style musical à travers plusieurs activités à travers des témoignages,  des concerts, expositions, conférences et spectacles « avec l’espoir de voir les musiciens congolais d’aujourd’hui se réapproprier un univers musical authentique, loin de la récupération des seuls rythmes de la Rumba au service étriqué de la publicité, qu’elle soit politique ou commerciale », indique Barly Baruti.

Rencontre de générations

Pour ce faire, précise l'artiste, le témoignage musical vise à réunir, tant qu’il est encore temps, les musiciens de l’époque toujours actifs et de leur faire enregistrer, avec des musiciens d’aujourd’hui, les titres de l’histoire de la rumba congolaise qu’ils auront retenus parmi les plus emblématiques. « Les titres et la qualité du CD témoignage ainsi produit serviront de balises aux artistes  plus jeunes, de temps en temps accompagnés par ces anciens, qui porteront la rumba congolaise dans les concerts qui seront organisés dans le cadre du programme Rumba Maliba », fait savoir Barly Baruti.

Les musiciens de la grande époque, déjà mobilisés par le projet, sont notamment  Faugus Izeïdi, Papa Noël Nedule,  Brazzos Armando Antoine et « Dizzy » Mandjeku Lengo.

Trois lieux emblématiques de la Rumba

L’exposition s’attachera à faire découvrir au visiteur toutes les facettes de la culture rumba en faisant appel à des archives documentaires et sonores et en présentant les objets évoquant aussi bien la rumba elle-même que le contexte politique, culturel et local qui a vu son éclosion et son développement. À cet effet, fait savoir l’initiateur du projet, les visiteurs découvriront trois lieux emblématiques : le studio d’enregistrement, le salon et le bar.

Le « studio » est le lieu emblématique et le symbole par excellence de cette modernité musicale qui a servi de rampe de lancement à la rumba congolaise. Le public pourra y redécouvrir, à l’heure du numérique, le lieu où l’on mettait en boîte cette rumba devenue un joyau du patrimoine congolais et mondial. Dans ce studio reconstitué, on trouvera les instruments de musique en usage à l’époque, les 45, 33, 78 tours, vinyls, etc. Le salon de l’évolué permettra une plongée dans le contexte de l’époque : modes vestimentaires, coiffures de l’époque et autres objets symboliques. « L’exposition montrera également des documents sur les célèbres bars de l’époque comme Vis-à-vis ou Congo Bar. L’espace bar avec ses accessoires comme miroirs, chaises présentera notamment les vedettes musicales d’hier à aujourd’hui et donnera à entendre les classiques de la Rumba congolaise. »

L’apport de la Culture

Par ailleurs le spectacle « Rumba Maliba », planté dans un décor qui rappelle le Congo des années soixante, « fera découvrir ou redécouvrir une tranche importante de l’histoire belgo-congolaise qui se chante et se danse au rythme de la Rumba ».

Enfin, fait savoir Barly Baruti, les conférences devraient servir d’occasion, à partir des valeurs portées par la Rumba congolaise, de s’interroger sur les problèmes actuels de la RDC et les possibles apports de la Culture dans leur résolution.