Tourisme : vers le développement du secteur au Congo

Lundi 14 Août 2017 - 22:08

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Le tourisme et les loisirs font partie des cinq secteurs retenus par le gouvernement pour développer l’économie nationale. Il a été assigné à ce secteur la mission d’atteindre 10% du Produit intérieur brut (PIB) du Congo

Considéré autrefois comme parent pauvre, le secteur touristique qui jusque-là contribue à hauteur de 3 à 4,5% du PIB du Congo fait dorénavant partie des piliers du développement. La tenue récemment des premières assises nationales du tourisme au Congo, organisée par le ministère du Tourisme et des loisirs avec l’appui de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a permis au Congo d’entrer dans une nouvelle ère, celle du "Tourisme en marche". C’est une avancée significative vers la "Destination Congo Brazzaville" dont, le secrétaire général de l’OMT, le Dr Taleb Rifai, est venu personnellement porter sa caution en remettant au président de la République, le Plan directeur du développement durable du Tourisme en République du Congo.

En effet, le ministère du Tourisme a depuis toujours fait de la navigation à vue en ce qui concerne le secteur de l’industrie touristique, jusqu’à ce que soit élaboré ce Plan qui s’inscrit dans le cadre de l’indispensable diversification de l’économie et qui place le secteur du tourisme et des loisirs parmi les secteurs prioritaires. Sa première approche est la mobilisation de toutes les parties prenantes pour, ensemble, faire du tourisme un catalyseur du changement positif. Ce document présente en cinq ans, toutes les actions prioritaires du département, tous les jalons à poser avant que le secteur ne décolle.

Financé par l’Etat congolais à hauteur de 2 millions de dollars, le processus de son élaboration par les experts congolais, ceux de l’OMT ainsi que du Pnud a pris en compte les volets suivants : les statistiques du tourisme ; les aspects institutionnels et réglementaires du tourisme ; le financement et l’investissement dans le secteur ; l’aménagement des sites touristiques ; le montage et la promotion des sites touristiques ; les équipements et les infrastructures de transport ; la formation touristique. Ce rapport de synthèse présente l’état du diagnostic du tourisme ainsi que la stratégie pour accentuer la croissance de ce secteur en République du Congo pour les années à venir.

Les dix axes stratégiques

Une évaluation de dix axes sur le quinquennat qui est de 75 milliards de FCFA d’investissement dans le secteur du tourisme a été faite en vue de permettre au département du tourisme d’être l’un des piliers de la diversification de l’économie nationale. La création d’une vision nationale sur les enjeux et les objectifs du tourisme et de l’écotourisme ; la mise en place d’un processus consultatif multisectoriel et multi-acteurs ; le renforcement des capacités nationales ;  la définition et la validation des programmes et sous-programmes thématiques spécifiques ; le positionnement de la destination Congo sur le marché international ; la planification et la programmation des offres touristiques de loisirs ; la mobilisation des partenariats techniques et des financements ; la mise en œuvre des programmes et sous-programmes, pilotage, coordination et suivi d’exécution ; la mise en œuvre des mesures et actions d’accompagnement et de soutien ;  perspective et modèle, tels sont les axes ciblés.

La stratégie ainsi élaborée offre le cadre concret d’un tourisme de partage des cultures au Congo. De par son caractère transversal, le tourisme sera le témoin et la pierre angulaire de la progression des réalisations du gouvernement du Congo, en particulier dans le domaine des investissements structurants et dans ceux, déterminants pour l’avenir commun des Congolais, de la formation des jeunes et de l’épanouissement socio-économique d’un peuple résolument ouvert sur le monde. Son entrée en application offre à l’industrie touristique congolaise la piste d’envol dont elle a besoin.

Outre cela, une conférence des bailleurs de fonds et d’investisseurs sera organisé sous peu. De même pour procéder aux différents appels d’offre afin de permettre aux partenaires de soumissionner aux marchés, il sera créé une structure de l’ingénierie touristique dénommée "Socatour".

Aussi pour permettre à leurs partenaires d’être à l’aise dans leur investissement, un annuaire du tourisme et des loisirs 2016 est disponible. Il y a tous les tableaux de performance des entrées, des nuitées en Afrique, en Europe et au Congo. Toutes les courbes des différents mois avec ce transit humain qui se fait et qui permet à un opérateur, département par département de comprendre pourquoi il doit pouvoir investir, figurent aussi dans ce document. Pour la simple raison qu’un opérateur économique a toujours besoin des statistiques, pilier de son investissement et outil dans l’engagement qui va être le sien.

Le Niari, département pilote

Louvakou dans le département du Niari est le district pilote, en dehors des Bureaux d’information touristique(BIT) installés à l’aéroport international Maya-Maya. Dans l’immédiat, ce gîte de Sossi sera mis en concession par le biais d’appels d’offre pour sa gestion. La création d’emplois pour les autochtones est également prévue. La réalisation de ce gîte est un projet pilote car, il est le premier d’un vaste programme qui va s’étendre sur le territoire national.

Les conditions seront mises en place pour permettre au secteur privé d’exploiter ces sites qui seront construits sur toute l’étendue du territoire national. En réalité, autant qu’il y ait des districts, autant qu’il y ait des gites ruraux, afin que chaque district puisse mettre en lumière son potentiel touristique. Environ vingt-quatre (24) gîtes et BIT, en moyenne deux par département, vont être érigés sur l’ensemble du pays. C’est un programme ambitieux et porteur des germes de développement touristique, selon le ministère du Tourisme et des loisirs. Il va permettre à toutes les composantes : Etat, collectivités locales, société civile, populations locales, de prendre conscience de l’impact du tourisme dans le développement national et de l’intérioriser. De même, les Congolais connaîtront mieux leur pays et leurs concitoyens afin de casser le repli identitaire qui devient parfois nocif. La France par exemple qui est la première destination touristique mondiale a près de 3.500 points d’information touristique.

Les bureaux d’information touristique

Situés dans le hall de l’aéroport international Maya-Maya à Brazzaville, les Bureaux d’information touristique (BIT) ont été lancés depuis le 10 août 2016.  Ces BIT permettront de combler un vide rédhibitoire, plaçant désormais l’aéroport international Maya-Maya au diapason des standards de grands aéroports et autres hubs de références en matière du tourisme. Le Congo pourra devenir ainsi, à moyen terme, une destination très prisée des touristes. Par ailleurs pour valoriser le patrimoine culturel et environnemental, dans le cadre de la diversification de l’économie nationale, le ministère du Tourisme et des loisirs a ouvert deux portails www.ministere-tourisme.gouv.cg et www.oficedutourisme.goiuv.cg.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les assises nationales du Tourisme Photo 2 : le gîte rural de Sossi réalisé à 90% Photo 3 : le bureau d'information touristique de Maya-Maya

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