2004-2014 : après dix ans de convalescence en France, Youlou Mabiala se porte bien !

Samedi 8 Mars 2014 - 3:43

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Youlou Mabiala réapprend les gestes de la vie. Marcher, parler, écrire les textes de son nouvel univers : tel est, à ce jour, son quotidien. Christian-Martial Poos, de Télécongo, et Les Dépêches de Brazzaville sont allés observer, le temps d’une brève entrevue, ce réapprentissage à la veille du soixante-septième anniversaire du Prince né le 6 mars 1947

Le Prince Youlou Mabiala dans son domicile au Sud de Paris entouré des journalistes Dépêches de Brazzaville et TélécongoC’est le fondateur de l’orchestre Kamikaze Loninguissa qui, en personne, est venu nous ouvrir la porte de l’appartement n° 209, le sien, sis au troisième étage d’un immeuble d’une des nombreuses cités du département du Val-de-Marne, en Île-de-France. Depuis novembre 2004, date de son arrivée en France, c’est un combat de tous les instants que livre Youlou Mabiala. De séjours prolongés dans les hôpitaux parisiens ; d’hébergements précaires à Orléans, Louveciennes, Juvisy-sur-Orge, Vigneux-sur-Seine, jusqu’à l’installation définitive au sud de Paris où, comme dit Ma « Hélé », l’épouse de l’artiste congolais, « nous sommes chez nous », que de périples de survie ! Mais, aujourd’hui, oublié l’épisode des factures impayées des établissements sanitaires ; relégué au second plan ce sentiment de solitude où l’enfant chéri de Franco était livré au statut « de non-assistance à artiste en danger ». Dix ans après, le Prince se rétablit et recouvre ses facultés motrices à la suite d’un catastrophique AVC lors des festivités de l’indépendance à Pointe-Noire.

« Comme vous pouvez le constater, explique Ma Hélé, Youlou Mabiala va bien. Par ma voix, le célèbre artiste adresse ses sincères remerciements aux autorités congolaises qui ont compris à temps le besoin impératif de soins appropriés : massages, séances de piscine, d’orthophonie… » Et d’argumenter : « Il rayonne, retrouve l’inspiration de la création artistique en attendant d’y placer sa voix d’antan. Il bout d’envie de repartir au Congo porter le flambeau de son répertoire musical… »

Après les folles rumeurs qui se murmuraient sur son état de santé, voilà que nous arrive la véritable et rassurante nouvelle de la bouche même du compositeur de Mamou, le Prince YM, qui a résumé son état en ces quelques mots : « Oui, je vais bien ! »

Clément Ossinondé, historien de la musique congolaise, situe les débuts scéniques de Gilbert Youlou-Mabiala le 15 août 1966. C'est au cours de cette année qu'à peine sorti du groupe vocal Les Griots de Brazzaville, il apparaît pour la première fois en public au sein de l'OK Jazz à Brazzaville, remarqué et recommandé auprès de Luambo Franco. Son ascension est fulgurante. Il alignera des titres à succès : Obimi mbué, Baboteli ngai yo, Pungu ya bango... Vedette confirmée, il a évolué aux côtés de Luambo, Lutumba Simaro, Armando Brazos, Francis Bitsoumanou alias Celi Bitsou, Longomba Vicky, Mulamba Mujos, Michel Boyibanda, Jean Kwamy, Georges Kiamuangana ou Verkys.
Avec l'accord du grand maître Luambo, Boyibanda et Youlou partiront de l'OK Jazz pour former à Brazzaville l'orchestre Rumbaya des trois frères : Youlou-Mabiala, Loko Massengo et Boyibanda.

Marie-Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Le Prince Youlou-Mabiala à son domicile au sud de Paris entouré des journalistes des « Dépêches de Brazzaville » et de Télécongo. (© Geoffrey Périn)