Recensement administratif spécial : timide phase des réclamations

Deux semaines après l’affichage des listes électorales provisoires dans différents lieux publics de Brazzaville, on ne remarque pas particulièrement un engouement de la part des populations pour cette opération. C'est le constat des responsables des commissions locales des neuf arrondissements de la capitale que nous avons abordés.

Ainsi, au niveau des arrondissements 9 Djri, 6 Talangai et 5 Ouenzé, les populations étaient tenues de faire des réclamations depuis leurs quartiers respectifs. Les sites retenus pour la révision des listes électorales étaient répartis selon le nombre de quartiers constituant un arrondissement. Dans chaque site, il y a des équipes animées par cinq personnes correspondant à chaque obédience politique : la majorité, l’opposition, les partis du centre, la société civile et l’administration. Cependant, les agents de terrain avaient à leur disposition des registres de réclamations, d’omissions et de retranchements. Il était également question de tenir compte du mouvement des électeurs parce qu’entre la phase du recensement et celle des réclamations, certaines personnes ont changé de domicile.

Après la collecte de données au niveau des quartiers, ces modifications sont apportées à la mairie où se trouve le centre de centralisation des données avant qu’elles ne soient acheminées à la direction générale des affaires électorales, en vue de constituer un fichier électoral.

Une réticence manifeste devant ce processus

Les autorités chargées du RAS dans les arrondissements situés au nord de Brazzaville, notamment 9 Djiri, 6 Talangaï et 5 Ouénzé, ont constaté que cette opération de révision se faisait timidement en raison du désintérêt des populations. « D’une manière générale, il n’y a pas eu d’engouement, c’est comme si les populations ne s’y intéressaient pas. Peu de Congolais viennent pour vérifier leurs noms sur les listes, alors que les listes provisoires sont affichées depuis deux semaines », a déclaré un responsable à la mairie de Ouenzé qui a requis l’anonymat.

Le constat est presque identique au niveau des arrondissements 7 Mfilou, 4 Moungali et 3 Poto-Poto. Les autorités municipales de Mfilou ont indiqué ce que leurs délégués dans les quartiers leur ont rapporté, à savoir que quelques personnes seulement été venues consulter les listes électorales provisoires. À Moungali, en revanche, les populations ont été plus nombreuses à se déplacer. Les délégués dans les quartiers ont rapporté plusieurs réclamations notamment des retranchements suite à des décès, des changements de domicile et quelques omissions commises par les agents de saisie.

Dans les arrondissements 1 Makélékélé, 2 Bacongo et 8 Madibou, les résultats sont mitigés. Si à Makélékélé et Bacongo l’affichage des listes électorales n’a pas suscité d’engouement chez les électeurs à en croire certaines autorités municipales, dans le huitième arrondissement, les électeurs ont été assez nombreux à accorder un intérêt à ces listes. À Bacongo et Makélékélé, quelques rares électeurs sont venus voir leurs noms sur les listes provisoires en vue de procéder à des réclamations éventuelles.

Et à Madibou, dans le huitième arrondissement, selon le secrétaire général de cette entité administrative, Jonas Dieudonné Baïtoukou, de nombreux électeurs se sont déplacés. De 39.574 électeurs au départ, aujourd’hui, l’arrondissement 8 compte 46.913 électeurs pour une population de 60.827 habitants.

Le service politique