Élections urbaines, municipales et locales : vive controverse autour du calendrier électoral publié par la Céni

Mardi 27 Mai 2014 - 17:13

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

A l’opposition, l’on juge anticonstitutionnelle la démarche de l’abbé Malumalu qui vient de publier le calendrier électoral alors que sa feuille de route est encore pendante à l’Assemblée nationale.     

À peine qu’il vient d’être publié, le calendrier des élections urbaines, municipales et locales suscite déjà des remous dans la classe politique. À l’opposition, on n’apprécie guère la démarche de l’abbé Apollinaire Malumalu qui aurait pris la latitude de publier ce calendrier électoral alors que sa feuille de route reste encore pendante à la chambre basse du Parlement. Cette feuille de route, faut-il le rappeler, avait présenté des hypothèses quant à la poursuite du processus électoral en prenant notamment l’option pour l’élection au suffrage indirect des députés provinciaux. Pour les acteurs politiques de l’opposition, il est aberrant que l’institution électorale se paie le luxe de publier ce calendrier électoral au moment où l’Assemblée nationale ne s’est pas encore prononcée sur sa feuille de route et sur les hypothèses émises en rapport avec la suite du processus électoral. « C’est comme qui dirait mettre la charrue avant le bœuf », commente une source proche de l’opposition tout en s’interrogeant sur le sort de ce calendrier électoral si jamais cette feuille de route était rejetée dans ses fondements par les élus du peuple.

En préférant commencer le cycle électoral 2013-2016 par l’organisation des élections urbaines, municipales et locales alors que la tendance des parlementaires penche pour la tenue avant tout des élections provinciales et sénatoriales, le président de la Céni chercherait à mettre les élus du peuple devant le fait accompli. Une conviction largement partagée dans les milieux de l’opposition où l’on estime que la priorité devrait être accordée à la tenue des élections provinciales et sénatoriales afin de mettre fin à l’illégitimité dans laquelle se fourvoient les sénateurs et les députés provinciaux dont le mandat légal est largement dépassé. « Nous exigeons d’abord qu’on organise les élections provinciales, sénatoriales et celle des gouverneurs pour mettre fin à l’illégitimité flagrante et insolente de toutes ces institutions », martèle pour sa part l’opposant Jean Claude Vuemba. D’après ce dernier, la tenue desdites élections s’impose « pour remplacer les assemblées provinciales actuelles, le sénat et les gouverneurs aujourd’hui hors délai constitutionnel ». Le président du Mouvement du peuple congolais pour la république va plus loin et demande le rejet pur et simple de ce calendrier électoral.

La réplique de la céni

Ces vues ont cependant du mal à passer dans les cercles politiques où l’on pense que la Céni est bien dans ses prérogatives constitutionnelles en publiant ce calendrier électoral venu donner un coup d’accélérateur au processus électoral en veilleuse depuis un certain temps. « La Céni ne sera jamais dans le club des gens qui veulent aller au-delà de 2016 », avait déclaré l’Abbé Malumalu lors de la publication du calendrier électoral pour les élections urbaines, municipales et locales. Une façon de dire qu’il reste logique avec son engagement de conduire le peuple congolais aux élections générales d’ici à l’horizon 2016, et pour cela, il faudrait commencer quelque part. Quant à la question de savoir pourquoi commencer par les locales en lieu et place des provinciales, l’on croit savoir que cette option était prise dans le but de doter d’une Territoriale légitimée par le souverain primaire avec des Bourgmestres, chefs des secteurs et autres conseillers municipaux et locaux réellement élus.

Tous ces agents territoriaux ont toujours été nommés et après moult reports du scrutin à la base, le moment est venu de mettre fin au dysfonctionnement ayant caractérisé le pays au niveau de la Territoriale. Cette vue est largement partagée par les acteurs politiques de la majorité qui ajoutent qu’il faille commencer là où rien n’a encore été fait jusque-là plutôt que là où le pays justifie déjà d’une expérience électorale, cas des sénateurs, gouverneurs de provinces et députés provinciaux qui ont été élus. En fait, la Céni n’a fait que différer le vote de ces derniers, quitte à s’occuper de ce qui est, de son point de vue, prioritaire.    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

L'abbé Malumalu