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Le monde était prévenu…

Samedi 25 Février 2017 - 12:59

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… Que la présidence Trump serait tout sauf ce qu’ont été les précédentes administrations américaines. Evidemment que l’actuel locataire de la Maison-Blanche avait posé les jalons de sa gouvernance lorsqu’il pariait sur ses chances de l’emporter devant sa rivale, Hillary Clinton, dépeinte par ailleurs comme la candidate de l’Establishment de Washington. Avec ce que cela comporte de grief pour les politiciens professionnels, avec aussi la part de vengeance contre ce que fut la présidence Obama, hautement conciliante avec les us et coutumes de la diplomatie internationale.

De là à s’émouvoir devant le déroulement de sa mécanique par le nouvel Exécutif américain, il y a de quoi entretenir l’incompréhension. Plutôt, en effet, que de ne pas retenir son émotion chaque fois qu’un décret est signé outre- atlantique devant entourage pris à témoin, la question que l’on est en droit de se poser serait de savoir combien de temps le président de la première puissance mondiale tiendra-t-il dans cette façon de faire ? Avec quels collaborateurs poursuivra-t-il la mise en chantier de son programme les quatre prochaines années ?

Il est clair qu’il y a aux Etats-Unis des hommes et des femmes qui soutiennent et soutiendront le président Donald Trump jusqu’à la fin de son mandat. Ils et elles font partie de la couche de la population américaine qui n’a que foutre des commodités mondialisant qui voudraient voir toutes les nations et tous les peuples partager avec le même élan de solidarité le petit lopin de terre commun sur lequel ils ont planté leurs fondations depuis la nuit des temps. Ils et elles ne sont pas de l’avis de ceux et celles qui, sur place au pays de l’Oncle Sam et ailleurs sont convaincus que sans cette solidarité, sans le dialogue et la compréhension mutuelle, le monde court à sa perte.

Un peu plus de 100 jours après son entrée en fonction, l’équipe Trump qui continue de s’installer a néanmoins commencé à défricher le terrain. Ses hauts responsables des Affaires étrangères et de la Défense parcourent l’Europe, l’Asie, l’Amérique du Sud, le Proche et Moyen-Orient à la rencontre de leurs alliés. Ils veulent examiner au plus près les grands dossiers qui fondent leurs relations et aussi savoir par quelles astuces le bloc occidental a su jusque-là préserver ses intérêts et comment il entend maintenir le cap. C’est bien certain que ces grands émissaires, une fois rentrés au bercail, font le point au président ; que ces prises de contact permettront à terme d’arrondir les angles qui ne le sont pas encore.

Cela a été dit aussi que le président Donald Trump n’avait pas pour métier la politique, qu’il a plutôt fait fortune dans les affaires, et que la tentation pouvait être grande de ne pas séparer les deux professions. Malgré les réticences de certains caciques de la politique et des forces armées américaines qui déclinent les fonctions qui leur sont proposées, il semble tout de même que d’autres « grosses têtes » font bien partie de la nouvelle administration. C’est auprès d’eux, sans doute, qu’il faudrait rechercher l’équilibre que l’on dit en perte dans l’agencement de la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis depuis le début de cette année. Il faut croire qu’ils le trouveront, car le contraire exposerait l’expérience en cours à Washington à une gymnastique qui ne lui profitera pas.

Là, par contre, où il n’est pas certain que les choses bougeront vite du côté de la Maison-Blanche est d’espérer compter sur elle pour ouvrir dans l'immédiat un front armé contre le Kremlin. Quand bien même, il est vrai, la tendance aujourd’hui est à une surenchère inquiétante entre la Russie et le reste de l’Europe.

Gankama N'Siah

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