Commerce : A quand l'assainissement des marchés au Congo ?

Jeudi 23 Janvier 2020 - 20:42

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L’insalubrité grandissante dans les marchés du pays nous pousse à poser la question de savoir quand des opérations d’assainissement efficaces et visibles auront lieu dans les marchés du Congo.  Depuis plusieurs années, les articles de presse écrite et reportages télévisés font état de la situation et tirent la sonnette d'alarme. Le sujet sur la saleté dans les marchés du Congo est sur toutes les lèvres. Plusieurs citoyens marquent leur indignation.

Qu’il s’agisse d’un marché conventionnel, aménagé avec boutiques, ou encore d’un espace qui a vu le jour par la force des choses à Brazzaville et dans d’autres localités du Congo, on constate plusieurs disfonctionnements dans les marchés du pays.

Occupation anarchique des commerçants

Prétextant des méventes, les vendeurs ont pris l’habitude de délaisser des espaces réservés pour la vente de leurs produits. Ils prennent d’assauts les trottoirs et chaussées. Certains étalent leurs marchandises sur un morceau de nappe ou une planchette sans faire grand cas de l'insalubrité ambiante.

Le marché du lycée Thomas-Sankara, par exemple, comprend des dizaines de tables et espaces réservés à la commercialisation des produits frais et autres commodités. Mais cela n’empêche pas aux vendeurs d’occuper la chaussée. Tout y passe, vivres, vêtements, produits cosmétiques, service de soins de beauté (pédicure, manucure, coiffure), etc.  Le constat n’est pas très différent au marché de Mikalou, Texaco, Ouenze, Poto-Poto ou encore Total. Les axes routiers de ces marchés sont également occupés anarchiquement par les vendeurs. Des commerçants propriétaires de boutiques se retrouvent également à vendre sur la chaussée.

Dans la ville océane, Pointe-Noire, la question de l’occupation anarchique demeure. Depuis la fermeture en 2016 des deux grands marchés (Tié-tié et Grand marché), les vendeurs pour la plupart occupent l’espace public. Commerçants, passants, clients et taximen se disputent le passage. Des vendeurs étalent leurs marchandises à proximité même des tas d’immondices.  Les routes d’accès principales de ces marchés, que ce soit à Brazzaville ou à Pointe-Noire, disparaissent pratiquement sous les étals. Certains sont constitués des brouettes chargées ou d’une tablette portant des vivres.

Insalubrité

Vivres vendus à même le sol, carnaval de mouches, déchets, la vente des denrées alimentaires à ciel ouvert est une pratique courante dans les marchés et autres places publiques du pays. Légumes, tomates, poissons, viandes, fruits, pains... sont vendus au grand mépris des règles élémentaires d’hygiène.

En temps de pluie, les marchés deviennent de véritables pataugeoires. Les surfaces occupées par les commerçants sont souvent envahies de mares d’eau souillée et d’odeurs fétides. Dans des marchés où il manque de toilettes, certains endroits sont transformés en urinoirs publics.

A Brazzaville, capitale du Congo, les ordures ménagères et les déchets jonchent dans les rues, les marchés et certaines places publiques.   Brazza la verte est devenue Brazza la poubelle, pour certains. Pointe-Noire n’est pas en reste.

Chaque jour, chaque vendeur est astreint au payement d'une taxe qui en toute logique servirait, entre autres, selon les textes, à la salubrité du marché. L’autorité municipale, comme le soulignent ces vendeurs, prélève des taxes, mais tâtonnent dans la résolution de ce problème.

La collecte d’ordures demeure une épineuse question. Pourtant, le combat contre les maladies saisonnières et d’autres épidémies ne sera remporté exclusivement par les soins médicaux mais aussi par un assainissement d’envergure dans des marchés. Les priorités sont peut-être ailleurs, mais il sied de rappeler que l’insalubrité entraîne de nombreuses maladies et peut engendrer un grand problème de santé publique.

 

 

 

 

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

Images illustratives

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