Centrafrique : premiers retours en France des soldats de Sangaris en septembre prochain

Mardi 10 Juin 2014 - 14:00

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Lancée le 5 décembre 2013 par le président François Hollande, l’opération Sangaris prendra fin dans trois mois avec le relais de la mission de l’ONU, a indiqué le général Francisco Soriano, commandant de l’opération française en République centrafricaine

Selon le général Francisco Soriano, l’opération Sangaris avait été prévue comme une opération « brève, qui n’a pas vocation à durer ». Évoquant la future mission de maintien de la paix des Nations unies, il a expliqué au micro d’Europe 1 : « Nous resterons jusqu’à ce que cette opération soit pleinement opérationnelle. C’est à partir du 15 septembre qu’elle prendra sa capacité opérationnelle. Eh bien, nous l’accompagnerons jusqu’à ce qu’elle ait atteint sa pleine capacité, ce qui devrait se faire d'ici la fin de l’année. »

Parlant des troubles qui persistent en dépit de la présence française, il a déclaré : « Aujourd’hui, la population musulmane, notamment dans Bangui, souffre ; c’est une réalité, elle a besoin de sécurité. Il faut reconnaître que les milices anti-balaka exercent une véritable pression sur les populations musulmanes. »

Mais pour lui, « la situation est en train de s’améliorer ». Il en veut pour preuve le retour de musulmans qui s’étaient réfugiés au Cameroun.

« Il ne faut pas oublier que la Centrafrique, c'est un pays qui a connu vingt années de crise. Nous ne réfutons pas les problèmes, les difficultés, qui sont encore importants, mais on ne peut occulter tout le travail qui a été fait par la force Sangaris », a relevé l’officier français.

« La communauté internationale doit donner un signal fort dans la voie de la paix »

La situation en République centrafricaine a été au centre des échanges, le 5 juin, entre le président Denis Sassou N’Guesso, médiateur de la crise centrafricaine, le représentant du secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine, Boubacar Gaye, et le chef de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca), Jean-Marie Michel Mokoko.

Au cours de cette rencontre, les deux chefs militaires ont reconnu que le calme reste précaire et que « la communauté internationale doit donner un signal fort dans la voie de la paix ». Ils souhaitent que le dialogue soit instauré. Les membres de la Seleka y sont favorables, reste à convaincre les anti-balaka.

« La communauté internationale estime que la sortie de crise ne saurait s’opérer uniquement par le volet militaire. Donc, nous avons besoin d’un appui de l’élite, de tous ceux dont l’opinion compte dans le pays pour se mettre ensemble et aller vers une cessation des hostilités pour nous permettre dans la phase actuelle de désarmer les civils avec l’appui des populations », a souligné le chef de la Misca.

« En ce qui concerne les Seleka en tout cas, la hiérarchie militaire, nous la connaissons. Pour nous, il est beaucoup plus facile en tant que force de traiter cette question. S’agissant des anti-balaka, le gouvernement a souvent tendu la main à ceux qui prétendent être les coordonnateurs de ce mouvement, mais les résultats sur le terrain ne se font pas sentir », a-t-il expliqué.

Rappelant des informations faisant état de la disparition de onze personnes, dans laquelle le contingent congolais serait impliqué, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies a indiqué : « Il y a en Centrafrique beaucoup de rumeurs et je crains que le fait que les SMS aient été suspendus pour des raisons certainement liées à la sûreté de l’État ne se traduise par une augmentation de ces rumeurs. Mais en ce qui concerne les Nations unies, ce sont des informations qu’il faut aborder avec beaucoup de sérénité et sur lesquelles il faut faire des enquêtes et ensuite prendre les mesures nécessaires. »

Pour ramener progressivement la paix en Centrafrique,  les autorités de transition ont lancé une opération de désarmement volontaire destinée aux civils et dont les résultats ne sont pas satisfaisants pour l’heure.

Yvette Reine Nzaba