Santé publique : l’OMS met en garde contre l’augmentation des maladies non transmissibles en Afrique

Mardi 20 Décembre 2016 - 13:07

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Dans une étude rendue publique le mardi 20 décembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre le risque accru de maladies non transmissibles (MNT) en Afrique. Il s’agit, entre autres, du cancer et du diabète, qui sont le résultat des mauvaises habitudes de la vie citadine moderne sur le continent.

Le texte relève que de nombreux Africains encourent le danger de ces maladies, puisqu’ils présentent au moins un des principaux facteurs de risque pour ces MNT : consommation abusive d’alcool, régime alimentaire inapproprié, hypertension artérielle, taux de cholestérol élevé, fumer ou manque d’activité physique.

L’auteur de l’étude, Abdikamal Alisad, prévient que quatre millions d’Africains mourront d’une MNT en 2020 (pour 44 millions à travers le monde. Ce chiffre dépassera en 2030 le nombre d’Africains qui vont mourir de maladies infectieuses comme le paludisme et le sida, ajoute-t-il.  

« Nous avons déjà du mal avec les maladies transmissibles (…) et maintenant un nombre croissant de personnes ont besoin de dépistages, de conseils et de traitements pour les maladies non transmissibles », a regretté l’auteur de l’étude. « Notre système de santé n’a pas les épaules assez larges », a estimé Abdikamal Alisad qui a appelé les gouvernements africains à mieux financer ce secteur, et à « réorienter et réorganiser l’ensemble su système des soins de santé ».

Attribuant la hausse des MNT, incluant aussi des maladies cardio-vasculaires ou les affections de voies respiratoires aux changements liés à la vie socio-économique du continent, le chercheur a appelé à l’abandon de mauvaises habitudes de consommation de choses malsaines. « Nous avons été surpris, parce que nous ne pensions pas voir ce genre de situation en Afrique en ce moment, nous nous attendions à le voir dans 30 ou 40 ans », a-t-il relevé.

L’étude note qu’en Occident, les grands industriels de l’alcool, du tabac et de la « malbouffe » sont confrontés à une prise de conscience croissante de la population face au danger que cela présente, alors que ces mêmes industriels polluent l’Afrique avec ces mêmes produits. « Ils voient l’Afrique comme un terrain fertile en raison des faiblesses des législations (…). Nous avons constaté que dans certains pays, les industriels de l’alcool sont ceux qui font les lois sur l’alcool, c’est absurde », a déploré Abdikamal Alisad.

Pour l’auteur de l’étude, la consommation accrue de nourriture malsaine a pour conséquence que les Africains souffrent, entre autres, de malnutrition et d’obésité. L’OMS estime que 35% des Africains sont obèses, et le temps passé sur une activité physique intense par nombre d'entre eux n'est pas du tout important.

Nestor N'Gampoula

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