RDC : l’Unicef se préoccupe du nombre important d’enfants soldats

Lundi 12 Février 2018 - 19:00

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Pour  l'agence de l’ONU chargée de l’enfance, des milliers d’enfants continuent à être utilisés dans des groupes armés et des milices à travers le pays.

 

L’Unicef se dit particulièrement préoccupé par le nombre important d’enfants qui sont utilisés comme combattants, porteurs, espions, cuisiniers ou esclaves sexuels au sein des groupes armés et des milices au centre et à l’est du pays. Dans un communiqué publié le 12 février, à l’occasion de la Journée internationale des enfants soldats, l’agence onusienne a indiqué qu’il n’existait pas de données précises au sujet du nombre d’enfants utilisés comme soldats en RDC. Mais cette agence et ses partenaires estiment que dans la seule région du Kasaï, entre cinq mille et dix mille enfants ont été associés aux milices.

Essayant de décrire la souffrance de ces enfants, l’agence onusienne s’est appuyée sur les témoignages de quelques-uns qu'elle a   récupérés et encadrés. « Les enfants qui sont sortis des milices et que nous prenons en charge nous racontent les horreurs de la violence et la guerre. Ces enfants ont été témoins de tueries. Nombreux d’entre eux ont été obligés de tuer eux-mêmes. Leur enfance leur a été volée », a souligné le représentant par intérim de l’Unicef en RDC, le Dr Tajudeen Oyewale.

Mettre fin à l'utilisation des enfants dans les conflits armés

Dans son communiqué, l’Unicef a appelé l’ensemble des groupes armés et des milices à mettre fin à l’utilisation d’enfants dans les conflits. Aux forces de sécurité de la RDC, cette institution les a exhortées à remettre tout enfant soldat arrêté immédiatement aux services de la protection de l’enfant compétents pour une prise en charge et de ne pas le mettre en détention. Soulignant que l’utilisation des enfants ne se limite pas à la région du Kasaï, l’Unicef a, en outre, estimé que dans les provinces du Tanganyika et du Sud-Kivu, où la violence fait rage depuis plusieurs mois, plus de trois mille enfants seraient aujourd’hui utilisés au sein des milices. Le phénomène d’enfants soldats reste également très répandu au Nord-Kivu et à l’Ituri, où les groupes armés sont de plus en plus nombreux.

Pour l’Unicef,  la place de l’enfant est à l’école et dans sa famille et non dans les terrains des combats. L’agence de l’ONU a rappelé que toute forme d’utilisation d’enfants dans des conflits armés était illégale. « La place d’un enfant est dans sa famille et à l’école et non sur un champ de bataille. Les enfants utilisés par des milices et groupes armés sont des victimes et doivent être traités comme tels », a souligné le Dr Oyewale.

L’Unicef, note-t-on, a besoin d’une enveloppe de 11,5 millions de dollars américains cette année pour la prise en charge des enfants sortis des milices et groupes armés et pour leur réintégration dans la communauté. En 2017, cette agence onusienne a facilité la sortie des groupes armés et la prise en charge de plus de trois mille enfants dans l’est du pays et près de mille enfants dans la région du Kasaï. Mais il est fait état d’un manque de fonds pour la prise en charge de tous les enfants sortis des groupes armés et des milices dans le pays.

Lucien Dianzenza

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