ACP : inquiétude des fournisseurs de sucre face à la baisse des prixMercredi 29 Avril 2015 - 13:00 Les fournisseurs ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) de sucre sont préoccupés par la forte baisse des prix du sucre survenue prématurément, quoiqu'ils aient demandé un délai supplémentaire à l’Union européenne (UE) L’objectif était de permettre à leurs fragiles industries sucrières de mettre en place le programme de réforme et de restructuration. Ils ont été rejoints dans leurs revendications, par la confédération des betteraviers européens en faveur de la prorogation du régime des quotas, jusqu’en 2020 au moins. En signant les accords de partenariat économique (APE), la majorité des États ACP fournisseurs de sucre se fondaient, entre autres, sur « les perspectives à long terme en matière d’accès et de maintien des prix et rémunérations stables dans un marché communautaire réglementaire ». Ils soulignent que « la décision prématurée de l’UE de démanteler les quotas semble aller à l’encontre des objectifs visés dans les APE et de la notion de cohérence des politiques européennes pour le développement », un aspect fondamental de l’Accord de partenariat de Cotonou. Le groupe sucre ACP vient de réaffirmer à nouveau que « la valeur des préférences prévues dans les accords précités repose sur la combinaison de l’accès garanti et de la stabilité des prix sur le marché communautaire, et qu’elle a longtemps été vitale pour préserver les recettes d’exportations de sucre ACP ». Cette action permet de renforcer la capacité de bon nombre de petites économies vulnérables. Plus important encore, plusieurs milliers de petits producteurs ACP restent tributaires des recettes tirées des exportations de sucre. Le groupe sucre ACP souligne l’importance que revêt ce produit pour les États signataires des APE et les pays les moins avancés. Le groupe s’inquiète, par ailleurs, de l’alignement prochain des prix européens sur les cours mondiaux, « des niveaux ôtant quasiment toute valeur aux préférences accordées dans le cadre des APE ». Ils constatent que plusieurs facteurs liés pourraient compromettre les perspectives d’avenir des fournisseurs ACP de l’UE. Les États ACP ont mis régulièrement l’UE en garde contre l’abolition des quotas de production de sucre en 2017, en faisant valoir qu’elle « entraînera une baisse substantielle des prix et une forte instabilité du marché de nature à miner gravement les investissements substantiels consentis aux processus d’adaptation et de réformes de leurs industries sucrières ». Noël Ndong |