Affaires : 1er Forum économique des banlieues à Paris

France. Deux jours durant, les 17 et 18 septembre, le Conseil économique, social et environnemental, à Paris, a abrité un rendez-vous où plusieurs invités ont abordé la question des territoires en termes de sécurité, de social et d’urbanisme en proposant des solutions concrètes. « C’est le Forum économique qui veut transformer les quartiers », a indiqué Aziz Senni, président fondateur de l'association Quartiers d'Affaires et originaire de Mantes-la-Jolie (Yvelines).

Par cet événement, il vise à dynamiser les acteurs des quartiers prioritaires. L'enjeu est ainsi «d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la ville, où vivent plus de 5 millions de Français dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale».

Dans la présentation de ce Forum, Aziz Senni a pointé «de trop nombreuses entreprises, implantées depuis plusieurs années dans ces territoires, qui voient leur croissance handicapée par de nombreux freins : accès difficile au crédit bancaire, manque de fonds propres, problèmes de recrutement, réseaux professionnels insuffisants, etc.»

L’initiateur de cette rencontre a mis notamment en avant les «grandes oubliées», à savoir les 250 000 «Griffons», qui correspondent aux entreprises existantes implantées dans les 1506 quartiers prioritaires de la ville. En tout, ces «Griffons» représentent près de 180 000 emplois et génèrent 75 milliards d’euros. Les objectifs de ce «Davos des banlieues» visent à «favoriser leur accès aux marchés publics et privés, aux financements, à de meilleures conditions d’achats, aux réseaux professionnels et à leur apporter plus de compétences pour favoriser leur croissance et améliorer leurs connaissances des rouages de l'administration».

Dans le détail, Aziz Senni souhaite également «mobiliser 100 millions d’euros de commandes publiques et privées, qui permettront  la création d’emplois locaux pour les Griffons» ainsi que la création d’une «communauté de mission» dédiée au développement économique des banlieues. 

Plusieurs invités de renom figurant dans le programme, comme le président fondateur d'Iliad, Xavier Niel, qui s'est exprimé le premier jour. Thierry Beaudet, président du Conseil économique social et environnemental et président de la Mutualité française, ou encore Zineb Ghout, directrice Peugeot France, étaient aussi de la partie. Etaient également présentes plusieurs personnalités politiques comme Éric Coquerel, du Nouveau Front populaire, Carole Delga, présidente de la région Occitanie et présidente de l'association des Régions de France, et Najat Vallaud-Belkacem, conseillère régionale en Auvergne Rhône-Alpes, ex-ministre des Droits des femmes et ancienne porte-parole du gouvernement ; les membres de la diaspora africaine tels que Maître Léa N'Guessan, avocate au barreau de Paris, le Franco-Congolais Rudy Kazi Matsika,  conseiller municipal de Saint-Germain-lès-Arpajon.

Autant de personnalités de tous les univers qui ont eu l’opportunité de vouloir changer la donne et surtout de rappeler que " Les banlieues doivent cesser d'être des cités dortoirs où l'on vit, dort et ne travaille pas. Il y a plutôt une vision de développement économique telle évoquée lors de ce Forum ".

L’un des objectifs de cet événement était d’atteindre 100 millions d’euros de commandes. « Ce qui a  été largement été dépassé », a certifié Aziz Senni, fier de la réussite de ces deux journées. La suite ? « Revenir l’année prochaine avec encore plus d’ambition. On souhaite davantage de soutien des grands groupes, des politiques, des présidents de régions, de départements et des maires. L’objectif final, c’est d’être aussi influent et connu que le salon de l’agriculture », a affirmé celui qui a été un proche de Jean-Louis Borloo à l’Union des démocrates indépendants.

En attendant, il va pousser pour créer un « Choose Banlieue » tel Choose France, un sommet annuel pour inciter les entreprises étrangères à investir en France et un « Made in banlieue », tel Made in France, pour certifier la conception d’un produit dans les quartiers.