Al-Sissi : « Le respect des droits de l’Homme à 100% n’est pas possible »

Mardi 11 Août 2015 - 17:20

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Le portail du palais présidentiel d’Egypte s’est ouvert le 10 août pour laisser passer les 25 journalistes africains qui séjournent au Caire depuis quelques jours. Lutte contre le terrorisme et sécurité ; développement économique et coopération entre l’Egypte et les autres pays du continent, tels sont les trois axes du débat qu’Abdel Fatha Al-Sissi a voulu  "ouvert et direct ".

 

«Nous jouons à l’équilibre entre sécurité et droits de l’Homme », a déclaré le président égyptien suite à une question qui lui a été posée sur l’arrestation des journalistes et autres violations constatées dans son pays. « La sécurité des 90 millions d’Egyptiens prime sur le sort d’une vingtaine d’individus dont les intentions négatives sont connues », précise Al-Sissi qui s’appuie sur de nombreux exemples ici et là. « Même dans les pays où la démocratie est suffisamment avancée, le respect des droits de l’Homme est fonction du niveau de sécurité. Il est difficile de parler du respect des droits de l’Homme à 100% surtout lorsque la sécurité est remise en cause», souligne le président Al-Sissi qui a ajouté : « Vous êtes aujourd’hui mieux placés désormais pour témoigner sur la réalité en Egypte où la liberté de la presse est un acquis ; et même la liberté d’expression pour tous. »

Contre le terrorisme, il a souhaité une stratégie globale et une synergie entre les pays. «Tous les pays doivent prévenir le terrorisme et ne pas attendre que le fléau s’installe pour agir », a lancé le président égyptien. 

« Est-ce que l’évolution de l’Egypte se reflète sur l’Afrique ? »

Telle est la question que le président égyptien a retournée aux journalistes qu’il a reçus pour un échange qu’il a voulu « direct et sans tabous » car dit le président : « Je suis heureux de vous recevoir et de discuter avec vous sur l’Egypte aujourd’hui ; son rôle pour le développement de l’Afrique.» En effet « s’il y a un développement en Afrique, il devrait se ressentir au  niveau de l’ensemble des pays africains à travers le commerce, les industries et d’autres activités.»

Le débat (c’en était un), pendant une heure et demie, entre le président d’Egypte et « les gens de presse » africains a permis de lever le voile sur des questions tabous. Pour le président égyptien, la démarche de son  pays de revenir vers l’Afrique est « stratégique » car dit-il « Nous avons besoin de dessiner un nouveau régime pour l’Afrique. Nos peuples attendent beaucoup de leurs dirigeants.»

C’est ainsi que déroulant l’agenda, il a cité le forum économique prévu les 30 et 31 octobre prochain à Sharm El-Sheikh sur « Les affaires pour l’Afrique, l’Egypte et le monde » auquel prendront part des décideurs, des acteurs économiques et investisseurs et des porteurs de projets. « Si l’Egypte se développe, ce ne sera pas sans les pays africains avec lesquels elle entend asseoir une coopération efficace et porteuse de fruits à travers son agence de partenariat pour le développement », a précisé le président Al-Sissi. Et de lancer : « Nos espérances sont les mêmes ». Une invite aux Africains à venir visiter la « nouvelle Egypte » qui, après les législatives prévues dans quelques jours, aura mis fin au processus électoral et signé le chapitre de sa stabilité politique retrouvée.

 

Jocelyn Francis Wabout (Le Caire)

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