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Armements

Mercredi 29 Septembre 2021 - 19:13

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Au nombre des défis auxquels les nations du monde sont confrontées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la course aux armements mène le peloton de tête devant les questions de pauvreté et les menaces liées à l’environnement ou au terrorisme international. Les grandes puissances sont bien conscientes du danger que représente le renouvellement permanent par elles des stocks d’armes sophistiquées. Pour se rendre compte à quel point cet acharnement à se doter des nouveaux arsenaux militaires leur tient à cœur, il faut observer que d’année en année, ces puissances augmentent les budgets de défense et s’en félicitent.  

Peut-être qu’en même temps, elles se rendent compte de ce que le péril nucléaire qui guette l’humanité ne pourrait épargner aucun pays si par un coup de sang quelconque un des détenteurs décidait de répéter Nagasaki et Hiroshima. A l’allure où les puissances nucléaires et celles qui ambitionnent de posséder l’arme terrifiante s’épient, il y a toujours lieu de craindre le pire. Tant que l’argument pour faire taire l’autre est de lui signifier que l’on est plus fort que lui, l’environnement dans lequel nous vivons reste de nature imprévisible.

Ceci dit, gardons l’espoir que les choses iront pour le mieux car les « Grands » dont il est question ont beau jouer à s’invectiver parfois bruyamment, ils sont tout à la fois aussi des forces lucides. Voyons combien est conciliant l’appel lancé à la Chine le lundi 27 septembre par le secrétaire général de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique nord), Jens Stoltenberg, pour « un dialogue portant sur la maîtrise des armements ». Il a indiqué en même temps que « l'alliance militaire transatlantique ne considérait pas la Chine comme un adversaire, exhortant Pékin à respecter ses obligations internationales et à faire preuve de plus de responsabilité en termes de maintien de l'ordre international ».

Au fond, et cela saute aux yeux, la Chine a tant gagné en notoriété aux plans économique, diplomatique et militaire ces quatre dernières décennies que dans la géostratégie mondiale actuelle, elle se pose comme la concurrente par excellence de l’Occident. Il y a soixante ans, l’ex-Union soviétique était parvenue à un équilibre des forces avec les Etats-Unis, dans le cadre de la confrontation Est-Ouest. « Equilibre des forces », d’autres observateurs préféraient le terme d’équilibre de la terreur, parce qu’en fin de compte, c’est bien d’une certaine forme de terreur à l’échelle des Etats qu’il s’agit lorsque l’on considère la tonalité des discours qui accompagnent les succès des confrontations armées ou des simulations fortement médiatisées.

Il sera difficile de trouver une parade au surarmement des grandes puissances en dehors du dialogue.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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