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La Décennie verteSamedi 26 Avril 2025 - 16:15 Dans un des passages de la déclaration des Nations unies adoptée le 14 mars 2025, qui proclame la période 2027-2036 « Décennie des Nations unies pour le boisement et le reboisement dans le cadre d’une gestion durable des forêts », il est fait mention des « initiatives régionales », particulièrement de l’appel de Brazzaville portant sur l’instauration d’une « Décennie africaine et mondiale de l’afforestation et du reboisement ». Porté et présenté lors de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, en novembre 2022 par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, ce projet, comme bien d’autres émanant de différents acteurs est, dans le cas du Congo, la suite logique d’une bataille consacrée à la préservation de la richesse verte depuis de longues décennies. La Journée nationale de l’arbre instituée en 1984 renseigne que dans ce domaine le pays s’est levé tôt et n’a pas failli à ses engagements. Il en est de même de l’organisation dans la capitale congolaise, en 2011 et 2023 notamment, de sommets internationaux sur les potentialités des trois bassins forestiers tropicaux : Amazonie, Bornéo-Mékong, Bassin du Congo. Il est cependant un constat préoccupant : la mobilisation des financements nécessaires à la mise en œuvre des politiques visant à structurer la lutte contre les dérèglements climatiques reste semée d’obstacles. On l’observe à travers le glissement continu des rendez-vous pris à l’occasion des réunions internationales dédiées à ces sujets. Cette fausse note fait dire qu’en dépit des intentions déclarées et d’un travail de fond en termes de projections, les États et les donateurs privés rechignent à mettre la main au porte-monnaie. Or aucun mécanisme ne sera opérationnel dans ce domaine sans apport financier. En parlant de glissement des échéances, l’on peut noter que dans sa résolution 70/1 du 25 septembre 2015, l’Assemblée générale des Nations unies se fixait l’objectif de « Transformer notre monde à l’horizon 2030 » à l’appui d’un « Programme de développement durable ». Une autre résolution adoptée en 2019 préconisait la restauration des écosystèmes sur une période de dix ans, comprise entre 2021 et 2030, ainsi qu’un plan stratégique sur les forêts, valable de 2017 à 2030. Sans entrer dans le détail des avancées enregistrées dans l’application des résolutions rappelées plus haut, il est certain qu’en fixant la « Décennie pour le boisement et le reboisement » à 2027-2036, les experts avisent que l’échéance de 2030 ne permettra sans doute pas de tenir les précédents engagements. Mais au regard des actes pris en relation avec la question forestière globale, l’on peut être reconnaissant aux instances onusiennes concernées de demeurer scrupuleusement constantes dans leur volonté d’obtenir de bons résultats. La préservation de l’environnement concerne la communauté humaine dans son ensemble. La déclaration proclamant la décennie du boisement et de reboisement note, en revanche, que cet objectif ne peut être atteint sans les « contributions volontaires provenant notamment du secteur privé ». De toute évidence, elle pointe les entreprises dont l’activité précipite la dégradation des écosystèmes naturels et la pollution de l’air, mais aussi les riches qui, sans faire partie de cette catégorie de managers peu soucieux de l’environnement, devraient eux aussi investir pour la bonne cause. Pour sa part, le Congo, ses plus hautes autorités en tête, est honoré de voir aboutir ce challenge que, sans désemparer, il a continué et continue à promouvoir en interne et à l’international. C’est aussi pour cette raison que les Nations unies invitent dans leur déclaration « les gouvernements et autres parties prenantes…les organisations internationales et régionales, la société civile, les peuples autochtones, les communautés locales, le secteur privé et les milieux universitaires, à appuyer activement la mise en œuvre des activités de la Décennie ». On devra le souligner : les meilleures idées ne meurent jamais. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |