Opinion
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Chars pour décimerSamedi 5 Avril 2025 - 21:25 Sous nos yeux se déroule depuis trois ans et plusieurs semaines le conflit entre la Russie et l’Ukraine, à l’Est de l’Europe. Et une impressionnante compétition au réarmement des puissances impliquées dans cette guerre ruineuse. Si l’espoir est permis de croire que les hostilités s’arrêteront dans les mois à venir, au regard des contacts de haut niveau tissés entre les belligérants et leurs alliés, le futur ne paraît pas aussi serein qu’il n’y paraît. Au-delà des intentions pacifistes proclamées, Russes, Ukrainiens, Américains et Européens, mais aussi Chinois, Indiens, Iraniens, Coréens et bien d’autres poussent à leur avantage les recherches en matière de technologies innovantes et ne lésinent pas sur les moyens. Dans cette dynamique infernale, les « engins » de la mort sont si bien nommés qu’ils sont célébrés pour leur « bienveillante » contribution dans la destruction de l’ennemi. Ainsi, depuis le déclenchement de ce conflit, les grands médias de communication aidant, l’on consomme à plein temps les récits de guerre. On entend dire des chars de combat que « le T-90 russe est redoutable, le T64 BV ukrainien est performant, le Abrams américain ne se laisse pas conter, le Challenger britannique est vélocey, le Leclerc français ne badine pas, le Panther allemand est coriace ». Autant de commentaires cultes pour du matériel fabriqué pour tuer. De Moscou à Washington, de Paris à Londres, Kiev et Berlin, il y a de l’excitation dans la voix des animateurs d’antennes, ainsi que des spécialistes et autres experts en armement de pointe. Outre les chars listés plus haut, missiles, bombes planantes et canons de tous calibres sont expérimentés sur les champs de ruines russo-ukrainiens. Les drones, tous aussi ludiques qu’exterminateurs, ajoutent à l’équation des violences d’Etat tandis que les usines d’armement tournent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. C’est certain, à la fin de cette guerre, les vies humaines fauchées seront rangées au rang des pures pertes inhérentes à la nature de ce type d’engagements. Pendant que les états-majors des armées dresseront le bilan des conquêtes possibles, les gouvernements parleront des avancées stratégiques engrangées, et tant pis si les dépenses consacrées à la vie quotidienne des populations sont réduites à leur plus simple expression. Il restera pourtant une question : le réarmement en cours prépare-tù-il au pire ou est-ce une façon pour ceux qui l’organisent de trouver le juste contrepoids pour enfin commencer à se parler franchement ? Hier le pathétique équilibre de la terreur entre l’Est et l’Ouest avait ouvert la voie à la coexistence pacifique pour plusieurs décennies. Dans ce temps lointain, les dirigeants s’étaient mis à la hauteur des enjeux de l’époque. C’est bien ce que l’on exige de leurs successeurs aujourd’hui. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |