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La diplomatie des grands bénéficesSamedi 1 Mars 2025 - 16:36 Loin de la ligne de front et des tranchées du conflit à l’Est de l’Europe, dans lequel chaque jour que Dieu fait une vie ukrainienne ou russe est fauchée, se profile l’espoir de voir le courage de se parler prendre le pas sur celui de se tirer dessus. Le rapprochement acté en plusieurs scènes ces dernières semaines, entre les Etats-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie, dessine peut-être les contours d’une nouvelle relation dans laquelle ces deux principaux acteurs de la scène internationale embarqueront le reste des nations. Tout en préservant leurs intérêts respectifs, elles s’engagent à éloigner les perspectives d’une troisième guerre mondiale qui serait assurément plus dévastatrice que les deux précédentes. Cette dynamique d’apaisement enclenchée par le nouveau locataire de la Maison Blanche a la chance de se consolider au regard du contexte actuel. En effet, après trois années d’un conflit meurtrier, sans le déclarer ouvertement, les belligérants sont quoi que l’on pense éprouvés par l’ampleur des destructions et des pertes humaines. En ouvrant la brèche du dialogue avec ses homologues russe et ukrainien, le président américain pourra rallier à la cause de la paix les autres dirigeants dont les agendas, au long des trois dernières années, sont apparus peu compatibles avec cette démarche. En tout état de cause, le poids de Washington dans la relation euro-atlantique et l’implication de l’administration américaine sortante dans le conflit en Ukraine, à travers la fourniture d’aides diverses à Kiev, faisaient dire aux observateurs avertis que seule une « entente » entre les Etats-Unis et la Russie faciliterait le règlement de la situation. Cela est aussi l’explication que l’on donne au Kremlin de la rencontre organisée le 18 février dernier à Riyad, en Arabie saoudite, entre les plus hauts diplomates des deux pays. À savoir faire renaître un minimum de confiance qui permettra la mise en œuvre progressive d’un calendrier de travail susceptible de mettre un terme à la guerre en Ukraine Le 24 février dernier marquait l’entrée dans la quatrième année de ce conflit. Côté ukrainien, cette date a donné lieu à des manifestations symboliques, la plus remarquée étant la présence à Kiev d’une forte délégation des dirigeants européens venus réaffirmer leur soutien aux autorités du pays. A signaler aussi la rencontre à Washington entre les présidents Donald Trump et Emmanuel Macron de laquelle on peut retenir, en dépit de quelques divergences d’approche entre les deux chefs d’Etat, que nul ne s’oppose fondamentalement au retour à la paix. Les souffrances endurées par les populations civiles de part et d’autres devraient être le catalyseur de cette volonté de sceller le sort de la canonnade. À Bruxelles, capitale de l’Union européenne (UE), des voix se sont élevées pour dénoncer l’exclusion du continent des pourparlers américano-russes concernant la paix en Ukraine. Le moment est peut-être venu pour l’UE, consciente de ce que le conflit se déroule sur son sol, de prendre la place qui lui revient dans ce processus en élevant sa diplomatie au rang où elle doit être. En se rendant à Washington, le président Emmanuel Macron a fait un pas important dans ce sens. Il en restera un deuxième, un troisième, et pourquoi, pas beaucoup d’autres encore par d’autres acteurs de haut rang pour espérer peser dans la balance des choix pour la paix en Ukraine et plus globalement pour une Europe jouant le jeu de l’unité globale. Avec un effet d’entraînement à l’échelle de notre monde en quête de stabilité et de développement. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |