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Sauver les villages

Samedi 12 Avril 2025 - 18:56

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Un mouvement croissant de la population rurale vers les villes s'observe sur l'ensemble du territoire congolais. Les jeunes, mais aussi les personnes âgées, sont concernés par cet exode dont les causes peuvent être multiples et variées.

Pour les pères de famille, la précarité, les conflits de cohabitation adossés aux accusations de « sorcellerie », de jalousie et bien d’autres querelles de voisinage sont à l'origine de la discorde. D’aucuns décident de s'établir ailleurs dans l'espoir de voir leurs conditions d'existence s’améliorer. Les conséquences de cet exode se traduisent de multiples façons :  sur les routes nationales 1 et 2 notamment, des familles venues de plusieurs départements s’exercent au travail de la terre.

Ce dernier cas de figure concerne aussi les jeunes qui apprennent à gagner leur vie. D’autres, s'ils ont pu se procurer une motocyclette "Jakarta" ou "KTM" assurent le transport des personnes et des marchandises dans les villes et sur les axes routiers de l’hinterland. Le « deux-roues » qui devient pour eux une source de revenus de premier ordre a le mérite de soulager considérablement les usagers.

La catégorie qui préoccupe le plus et devrait amener l'Etat, les entrepreneurs, la société civile, voire les formations politiques à sérieusement y réfléchir est celle des « oisifs » endurcis. Ces jeunes partis des villages après avoir quitté les bancs de l'école, et leurs semblables nés en ville, rechignent à manier l’outil aratoire mais peuplent les rues, les débits de boisson et les sectes de prières. Brazzaville, Pointe-Noire, tous les chefs-lieux de départements et de districts en subissent les méfaits.

Parmi ces derniers sont recrutés assurément quelques bandits de grand chemin dont l’activisme n’est plus à démontrer. Ils opèrent en bandes et migrent de ville en ville posant un grand problème de sécurité publique. La facilité d’aller désormais du Nord au Sud du pays par route leur permet de changer rapidement de lieu quand ils commettent un forfait à un endroit donné.

Au regard de ces faits, les pouvoirs publics n’ont d’autres choix que de favoriser les conditions de sédentarisation de la population rurale à travers la réhabilitation des entités paysannes. L’accès à l’eau potable, à l’électricité, à la santé, à la route, à l’éducation, à l’assainissement peut inverser la tendance de ce dépeuplement continu.

Naguère bondées et joyeuses, nos bourgades se désemplissent dangereusement créant un vide préjudiciable à la mise en œuvre des politiques de valorisation de l’arrière-pays. Tandis que Brazzaville et Pointe-Noire, principales villes du pays, sont confrontées à d’énormes dysfonctionnements et ne parviennent pas à absorber la trépidante vitalité de leurs citoyens. Tout bien considéré, il fait bon vivre dans les villages, et il en sera encore davantage pourvu que l’Etat leur accorde un peu de sa bienveillante attention.

 

Gankama N'Siah

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