Art contemporain africain : un marché en pleine croissance

Lundi 20 Octobre 2014 - 16:30

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Deux événements majeurs organisés durant ce mois d’octobre ont symbolisé l’attrait que suscitent les artistes contemporains africains surtout au niveau européen.

La deuxième édition de la foire d’art contemporain africain « 1 :54 » s’est clôturée le 19 octobre à la Somerset House  de Londres. Une sélection de 112 artistes du continent noir et de 27 galeries, triés sur le volet, ont pris part à ce marché de l’art. Le célèbre peintre congolais Chéri Samba figurait au nombre de ces artistes. « 1:54 », dont le nom est inspiré des 54 pays qui constituent le continent africain. Cette foire met à profit la popularité grandissante de l'art africain contemporain pour offrir au public une occasion unique d'explorer ce marché de l’art en pleine expansion, en présence des personnalités et des organisations les plus influentes de ce milieu. L’événement est organisé au même moment que la Frieze, événement majeur de l’art contemporain qui se déroule chaque année à Londres. « 1:54 » bénéficie ainsi du public international attiré par la Freize. Celle-ci a d’ailleurs inscrit «1 :54 » dans sa section VIP sur son site internet, depuis la première édition organisée en octobre 2013. Selon les organisateurs, la foire de l’art contemporain africain a pour but de fournir une plate-forme unique aux galeries, aux commissaires d’exposition, aux centres d’art, aux musées africains ainsi qu'à tous ceux qui travaillent sur des projets liés à l'Afrique. Cette plateforme leur permettra de promouvoir auprès d'un public international les œuvres d'artistes établis ou de nouveaux talents.

Chéri Samba, record de vente à l’« African stories »

Par ailleurs, début octobre et quelques jours avant l'ouverture de la foire « 1:54 », la maison Piasa a lancé « African Stories », une vente de 111 lots d'œuvres africaines contemporaines. Les prix des 111 lots proposés aux éventuels acheteurs, variaient entre 800 et 120 000 euros. Sur les 111 lots présentés au public, 57 ont été vendus, Vingt-cinq dépassant leur estimation haute et 8 restants inférieurs à leur estimation basse. L’œuvre « J'aime la couleur » de Chéri Samba a été vendue au prix record de 77 420 euros. Un autre Congolais, Monsengo Shula, a vendu son oeuvre « En route vers le futur »  au prix de 14 000 euros alors qu’elle etait initialement estimée à 6 000 euros. Le Sierra Léonais John Goba a pu écouler « Chief Lady » pour 14 000 euros également avec une estimation initiale haute de 6 000 euros. Pour sa part, le photographe Omar Victor Diop a vendu « Aminata » pour près de 8 000 euros avec une estimation haute de 4 000 euros.

Prix Orisha de l’art contemporain

Au regard de l’engouement que suscite de plus en plus l’art africain, le prix Orisha a été créé en soutien des artistes. Doté de 10.000 euros, il a été remporté cette année par l’artiste béninois Kifouli Dossou pour son œuvre à la fois colorée, contemporaine et bercée dans la tradition Guélédé. Le prix, décerné à Paris à l’occasion d’« African Stories », a été créé par la béninoise Nathalie Miltat, spécialiste des arts africains et le commissaire d'exposition français Timothée Chaillou. Il vise, selon ses initiateurs, à mettre en lumière les démarches les plus emblématiques de la scène africaine subsaharienne. L’objectif poursuivi étant de créer une visibilité pour l’art contemporain africain.

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Une vue de l'exposition de Londres