Attentat au Tchad : les autorités renforcent les mesures anti-Boko Haram

La secte islamique nigériane a revendiqué le dimanche 12 juillet dernier, sur son compte Twitter, l’attentat suicide perpétré la veille sur le marché central de N'Djamena au Tchad. Dans le même twitte, le groupe terroriste a affiché les visages des kamikazes qui ont frappé le même jour, la capitale tchadienne et la ville de Maiduguri au Nigeria, a indiqué le Centre de surveillance des sites islamiques (SITE), qui a son siège aux Etats-Unis.

Depuis samedi le ton monte du côté de N’Djamena : « désormais, toute personne qui refuse de se soumettre à la loi sera automatiquement arrêtée et traduite devant la justice », a prévenu le porte-parole de la police, Paul Manga, rapporte le site d’information Africatimes. À en croire Paul Manga, « cet attentat vient confirmer que l’interdiction du port du voile intégral est une mesure salutaire pour tous et doit être respectée plus que jamais par toute la population ».

Pourtant, après le double attentat en juin dernier, les autorités tchadiennes avaient adopté une batterie de mesures interdisant notamment le port des casques par les conducteurs de moto, du voile intégral, ainsi que l’établissement de nouvelles cartes nationales d’identité. Seulement, ces mesures n’ont pas été suivies.  La nébuleuse a su profiter de cette « négligence » pour frapper de nouveau ce pays majoritairement musulman.

L’attaque du grand marché central samedi a choqué tout un pays en plein ramadan. En effet, explique la police, un homme habillé en femme, le visage dissimulé par un voile intégral a essayé d’infiltrer le marché. « Il a été intercepté par les gendarmes, qui lui ont demandé de se démasquer. C'est à ce moment qu'il a déclenché sa ceinture d'explosifs», a confié à la presse dimanche Paul Manga cité par France24. 

Le bilan de cette récente attaque est lourd, « neuf commerçantes et six hommes ont été tués, dont un gendarme tchadien » d’après la même source. Le kamikaze a également péri dans l'explosion. Elle intervient quelques semaines après une explosion dans un quartier du troisième arrondissement de N’Djamena et le double attentat de la mi-juin qui avait fait plus de 37 morts.