Bras de fer

Entre la tutelle du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville-CHU-B- et le collège syndical, les violons ne s’accordent toujours pas. Le départ acté du directeur général, le Canadien Sylvain Villiard, est loin d’apaiser la tension entre les deux parties. Le bras de fer enclenché depuis un long moment entre eux met en exergue les dissensions profondes autour de la gestion du plus grand hôpital du Congo.

Alors en effet que le ministère de la Santé, à travers diverses déclarations reprises par la presse, se fait une bonne opinion du passage, pendant un an, de l’expert canadien à la tête du CHU-B et préconise, dans le cadre de l’accord de trois ans passé avec l’Unité de Santé Internationale dont relevait ce dernier, de faire appel à un deuxième technicien canadien, les responsables syndicaux y sont opposés et l’ont déclaré le weekend dans un communiqué.

Certes, à la charge de l’équipe sortante du CHU-B, les syndicalistes énumèrent une série de contreperformances qu’ils attribuent à la fois aux mauvais choix opérés par la tutelle et à la volonté de certains gestionnaires de l’établissement d’en profiter à titre personnel pour se faire les poches. Ces allégations qui ne sauraient être prises pour des preuves tangibles seraient néanmoins de nature à inciter l’exécutif à se pencher sur la situation actuelle de cet hôpital pour en titrer les meilleurs enseignements.

La position du CHU-B dans la carte sanitaire du Congo est si importante que la récurrence des conflits internes en détruit forcément l’image de marque auprès des populations qui ne cessent malgré tout de le fréquenter. Peut-être parce qu’elles n’ont pas le choix, mais sans doute aussi parce qu’elles croient en l’expertise de ceux et celles dont le métier est de sauver les vies et qui ont prêté serment pour cela. La question se pose de savoir qu’est-ce qui empêche l’adoption d’un plan de sauvetage qui ferait en sorte que les nombreuses compétences dont regorge cet établissement sanitaire profitent au pays ?