Burundi : la présidence désapprouve les recommandations de l'Union africaine

Mardi 16 Juin 2015 - 13:27

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Les chefs d’Etat africains réunis à Johannesburg, avaient suggéré ce lundi 15 juin, l’envoi au Burundi d'une mission d’observation des droits de l’homme et d’expertise militaire en vue de désarmer les milices, et souhaiter la révision du calendrier électoral.

« Nos chefs d'Etat ont décidé le déploiement immédiat d'observateurs de droits de l'Homme et d'experts militaires. Nous espérons déployer au moins 50 personnes. Nous discutons avec le gouvernement, et la réponse est positive pour l'instant. », avait pourtant assuré le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'UA Smaïl Chergui.

Le commissaire de l’UA  a par ailleurs annoncé l’envoi d’une mission d’observation pour superviser le déroulement des élections attendues. Mais le président Pierre Nkurunziza n’a pas attendu l’envoyé spécial de l’UA, Ibrahima Fall, qui devait se rendre à Bujumbura dans les jours à venir, pour répondre à ses pairs africains. Lors d’une visite des ministres des pays africains ce lundi à Bujumbura, la présidence burundaise a profité pour donner sa position, eu égard aux recommandations du sommet des chefs d’Etat de l’UA.

Au sujet de l’envoi d’observateurs des droits de l’homme et d’experts militaires, ainsi qu’une mission d’observation électorale : « Le Burundi a déjà une unité chargée du désarmement qui a commencé le travail. Quant à la sécurisation des élections, les forces de défense et de sécurité ont été déployées à travers le pays, non seulement pour sécuriser les élections, mais aussi pour rechercher des armes détenues illégalement par la population civile. », a précisé le communiqué de la présidence burundaise.  En ce qui concerne le respect ou non des droits de l'homme, le pouvoir burundais renvoie la balle au camp des manifestants qu’il accuse d’avoir « provoqué les forces de sécurité ».

Enfin, sur deux points sensibles comme la question du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza et l’adoption d’un nouveau calendrier électoral consensuel, les réponses de Bujumbura ont été un peu plus fermes. « Il n'y a pas de place pour la négociation » le débat est clos, et aussi « pas question de modifier une nouvelle fois le calendrier », a martelé le même communiqué.

Depuis deux mois, plus de 100.000 Burundais ont fui les violences dans leur pays pour se réfugier dans les pays voisins. Les différentes missions souhaitées par les chefs d’Etat de l’UA, visaient à « observer ce qui se passe et à conseiller la police, s'il le faut, à promouvoir le dialogue, la paix, et aussi le respect des droits de l'Homme dans le pays », avait plaidé Smaïl Chergui.

Fiacre Kombo

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