Burundi : le président Pierre Nkurunziza investi pour un troisième mandatJeudi 20 Août 2015 - 17:15 Lors d’une brève cérémonie ce 20 août, à Bujumbura, le président burundais Pierre Nkurunziza a été investi à la tête de son pays pour un troisième quinquennat. Mais qui est ce dirigeant africain dont l’actualité politique fait aujourd'hui la Une des médias? Selon la Constitution burundaise, le chef d’Etat réélu devra prêter serment au plus tard le 26 août 2015, la date d’expiration de son deuxième mandat. Une source diplomatique européenne citée par le site d’information de RFI, indique que la brève cérémonie d’investiture s’est déroulée dans la capitale Bujumbura. Pierre Nkurunziza se prépare donc à entamer un mandat de cinq ans malgré un climat social délétère dans son pays. Dans les rues, l’opposition politique et la société civile continuent de protester. Le 19 août dernier, elle a lancé un nouvel ultimatum demandant au président de quitter ses fonctions avant le 26 août 2015. Réélu le 21 juillet en dépit des violences dans le pays, cette nouvelle menace de l’opposition suffit-elle d’ébranler la foi du pasteur président ? Né le 18 décembre 1964, Pierre Nkurunziza est un Hutu originaire de la province de Ngozi au nord du Burundi. Ancien professeur d’EPS, puis professeur assistant à l’université du Burundi entre 1991 et 1994, il a été élu président de la République au suffrage universel indirect pour la première fois, le 26 août 2005. A la suite d’une modification du mode de scrutin, il a été réélu pour un second mandat en 2010. Son parcours politique Dans sa jeunesse, Nkrunziza a été brillant élève puisqu’il a obtenu sa licence avec mention « Distinction » en 1991. Son père Eustache Ngabisha qui ne l'a pas vraiment vu grandir, a été élu membre du Parlement burundais en 1965. Il deviendra plus tard gouverneur de province avant d’être tué au cours des violences ethniques de 1972 qui ont emporté la vie de plus de 100.000 Burundais. Nkurunziza avait alors huit ans seulement. Quand le pays faisait face à nouveau à sa plus sanglante guerre civile liée aux antagonismes tribaux entre Hutu et Tutsi, entre 1994 et 1995, il a échappé de justesse à un assassinat par des bandes armées. C’est alors qu’il décida de rejoindre les combattants de la rébellion du Conseil national pour la défense de la démocratie – Force de défense de la démocratie (CNDD-FDD). Il fut vite promu aux plus hautes responsabilités au sein de ce mouvement. En tant que secrétaire général du CNDD-FDD, il a conduit sa délégation aux négociations de paix d’Arusha en Tanzanie, avec le gouvernement de transition du Burundi. A l’issue de ces pourparlers, il a été nommé ministre d’Etat chargé de la bonne gouvernance et inspecteur général de l’Etat dans le gouvernement de transition du président Domitien Ndayizeye. Durant la transition, il a affiché un tempérament d’un homme de paix, de dialogue et de compromis. Une réputation d’homme de paix compromise ? En 2004, Nkurunziza devient président du CNDD-FDD juste après l’enregistrement du mouvement comme parti politique agréé au Burundi. Il a d’abord été élu parlementaire dans sa circonscription de Ngozi, avant d’être choisi président de la République le 19 août 2005, par un collège électoral formé de tous les parlementaires. Nkurunziza connu auparavant comme un homme de dialogue, n’a ménagé aucun effort pour parvenir à un accord de paix avec le dernier groupe rebelle, le Palipehutu-FNL, devenu plus tard parti politique FNL. L’accord définitif de cessez-le-feu a été signé en décembre 2008, avec l’historique chef rebelle, Agathon Rwasa. Ce long processus de paix réussi lui a valu d’ailleurs plusieurs distinctions. Novembre 2009, il a reçu le « Prix de la paix » décerné en Italie par la Communauté San Egidio notamment pour avoir aboli la peine de mort. Quatre mois plutôt, il a été distingué par la Commission onusienne de la consolidation de la paix, avec le « Prix de la Paix ». Des prix similaires lui ont été attribués à Durban en Afrique du Sud par les ONG « ACCORD » et « Assis Pax International » respectivement en 2005 et 2006.
Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :Le président burundais Pierre Nkurunziza Notification:Non |