Cent ans !

Que la montée en puissance de la Chine ne plaise pas à tout le monde, aux Etats-Unis en particulier, n’a rien de surprenant ni d’ailleurs de scandaleux. Modifiant profondément l’équilibre des relations au sein de la communauté mondiale cette émergence crée une nouvelle équation stratégique dont nous vivrons la mise en place progressive tout au long des années à venir : une nouvelle équation, dont bien évidemment, les Etats-Unis, mais aussi l’Europe, l’Inde et la Russie vont devoir prendre la juste mesure et en tirer les conséquences bien plus vite que leurs dirigeants ne l’imaginaient jusqu’à présent.

L’intérêt que présente la célébration spectaculaire du centenaire du Parti Communiste Chinois à laquelle nous avons assisté cette semaine tient précisément au fait qu’elle a permis au président Xi Jinping et aux hautes personnalités qui l’entourent d’affirmer leur volonté de rendre la Chine incontournable au sein de la gouvernance mondiale. Survenant au terme du long, très long et parfois humainement très coûteux processus qui a permis à l’Empire du Milieu de s’imposer comme un acteur incontournable du troisième millénaire dont nous vivons les premières décennies, cette émergence multidimensionnelle ne saurait plaire à tout le monde. Tout simplement parce qu’elle rebat les cartes sur la scène politique, diplomatique, économique, financière et même culturelle posées il y a soixante-quinze ans au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

Ce qu’il faut espérer, dans le temps très particulier que nous vivons tous, c’est bien le fait que les autres grandes puissances, et tout particulièrement les Etats-Unis, ne perçoivent pas comme une menace la montée en puissance de la Chine sur la scène internationale. Et, par conséquent, qu’au lieu de se refermer sur elles-mêmes, de s’armer en vue d’un conflit éventuel, de s’opposer de façon systématique aux initiatives chinoises dans tous les domaines, elles jouent la carte positive du dialogue, de l’échange, de la coopération dont le meilleur et non le pire peut sortir.

Nous sommes bien placés, nous Congolais, pour dire que la Chine joue aujourd’hui un rôle clé dans la modernisation économique qui seule peut permettre les avancées sociales auxquelles nous aspirons tous. Et qu’à ce titre elle doit être soutenue, respectée par les autres « Grands » de la planète.