Centrafrique : 12% des soldats français de Sangaris sont victimes de traumatisme, selon un rapport parlementaire

Mardi 10 Février 2015 - 12:27

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

 Les militaires français engagés en Centrafrique dans le cadre de l’opération Sangaris, portent des « blessures invisibles », notamment des syndromes de stress post-traumatique, à en croire, un rapport d’information publié par deux députés français.

 Ce type de choc remarquable pendant la Première guerre mondiale, n’a été reconnu qu’en 1992 en France comme blessure de guerre. En 2011, suite à l’engagement militaire français en Afghanistan et son impact sur l’opinion publique, des centres d’accompagnement des blessés psychiques ont vu le jour, notamment à Chypre et à Dakar.

 Par contre, pour l’opération Sangaris 1 lancée en décembre 2013, aucune structure équivalente n’était prévue, « alors que les opérations dans ce pays étaient particulièrement éprouvantes », ont regretté les deux auteurs du rapport, les élus Olivier Audibert- Troin de l’UMP et Emilienne Poumirol du PS. Ils ont précisé à cet effet que 12 % des militaires de retour de la Centrafricaine présentent des déséquilibres psychologiques se traduisant par un contact altéré avec la réalité contre 8 % pour l’opération Pamir (Afghanistan)».

 Selon ces élus, les militaires français font face seuls aux horreurs de la guerre civile sans aucune assistance psycho-médicale. « Ce résultat n’est malheureusement pas étonnant dans la mesure où le contexte opérationnel réunissait tous les ingrédients pour que l’impact psychologique soit douloureux : lhorreur de la guerre civile, l’impuissance relative de la force, la volatilité et la dangerosité du milieu, les conditions matérielles très rudimentaires, l’ennemi mal identifié et la perte de contrôle de la violence, provoquent des graves traumatismes.», ont indiqué les parlementaires.

 Seuls quelques psychologues sont dépêchés pour soutenir les soldats, « sur une journée seulement et dans un cadre sous l’aile de l’avion ne se prêtant ni à la normalisation ni à l’apaisement. Beaucoup de personnels, au moins un tiers, n’ont donc pas pu être suivis pour leurs problèmes psychiques », ont-ils fait savoir.

 Dans leur conclusion, les auteurs ont proposé la mise en place d’« un groupe de réflexion sur le syndrome post-traumatique», et appelé à la création d’une « véritable maison interarmées du blessé », c’est-à-dire, un centre qui pourrait accueillir pour de courts séjours les blessés psychiques ainsi que leur famille. 

 Le rapport note une relative augmentation de nombre de troubles psychiques dans les rangs des forces françaises engagées à l'extérieur: 136 cas en 2010, 298 en 2011, 282 en 2012 et 359 en 2013. 

 

 

 

 

 

 

 

Fiacre Kombo(Stagiaire)