Centrafrique: l’ex-ministre du Tourisme s’est évadé de la prison

Mardi 21 Avril 2015 - 13:00

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L’ancien ministre centrafricain du Tourisme, Romaric Vomitiadé condamné le 8 avril dernier à deux ans de prison ferme pour viol sur mineure, s'est éclipsé de la prison à Bangui. Le procureur de la République, Ghislain Grezenguet a confirmé la nouvelle ce lundi 20 avril.

Le Procureur a confié à la presse locale qu’un avis de recherche est ouvert à cet égard. L’ex-ministre Vomitiade était détenu à la section de recherche et d’investigation (SRI) de la gendarmerie à Bangui, depuis le 8 avril 2015 date de sa condamnation en première instance. D’après une source judiciaire citée par la presse, l’ex-ministre  détenu à la SRI  attendait son transfèrement à la prison du camp de Roux qui est encore en état de réhabilitation.

À en croire les sources judiciaires, le ministre évadé a profité d’une permission sanitaire pour ne plus revenir. Il a quitté la prison le samedi 11 avril, mais il n'a plus fait signe de vie depuis ce jour : « Il avait déjà bénéficié d'une permission qui s'était déroulée sans problème. En principe, pour toute sortie, il devait être escorté par des éléments de la gendarmerie », a fait savoir le procureur Ghislain Grésenguet cité par RFI. Pourtant, Vomitiadé était attendu au ministère du Tourisme pour la cérémonie de passation de service.

Jusqu’alors, l’on ne sait guère assez sur la circonstance de cette évasion. Les autorités judiciaires et la hiérarchie de la gendarmerie se rejettent la responsabilité notamment les facilitées de sortie dont bénéficie ce détenu particulier. Pour les officiers chargés de l’enquête, il est certain que ce dernier a bénéficié des complicités internes.

En effet, cette affaire risque de compromettre les efforts jusqu’à présent déployés par les autorités de la transition avec le soutien de la communauté internationale pour mettre un terme à l’impunité et le rétablissement de l’autorité de l’État. La présidente de la transition,  Catherine Samba-Panza avait elle-même pris en main ce dossier Vomitiadé. Elle avait ordonné en mi-février, la levée de l’immunité du membre du gouvernement en vue de sa mise à la disposition de la justice.

Pour la présidence centrafricaine, la poursuite et la condamnation du représentant des Anti-balaka, sont une preuve qu'en Centrafrique, nul n’est au-dessus de la loi. « D’un côté nous voulons que la justice fasse son travail pour que l’opinion soit située sur cette affaire mais de l’autre, une personnalité sur qui pèsent ce genre d’accusations, ne saurait rester au gouvernement de la République. C’est indigne et cela ne peut honorer la République ni le concerné », avait confié une source proche de la présidence.

Le leader des Anti-balaka a été condamné pour avoir violé une mineure de 16 ans dans la nuit du 24 au 25 janvier 2015, à Yaloké (nord du pays) lors des consultations populaires.

 

Fiacre Kombo