Cinéma : le musée Cercle africain rend hommage à Sembène Ousmane

Samedi 5 Novembre 2022 - 15:40

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le film documentaire "Sembène!" a été diffusé le 4 novembre, au musée Cercle africain de Pointe-Noire, à la faveur du Programme intitulé “Sembène à travers l'Afrique”, lancé il y a quatre ans. Une collaboration panafricaine qui rend hommage au père du cinéma africain disparu en 2007, à travers les projections en présentiel et en ligne produites avec des centaines d'institutions africaines.  

La cinquième édition du programme « Sembène à travers l’Afrique », produit par Galle Ceddo projects,  a eu lieu du 28 au 30 octobre avec l'objectif de rendre le travail intemporel de Sembène aux Africains.

 A Pointe-Noire, le musée Cercle africain, qui s’est associé au programme, a retenu la date du 4 novembre pour rendre hommage à l'immense réalisateur et cinéaste qu'a été Sembène Ousmane. Ce dernier a consacré près de 50 ans de vie au cinéma. 

"Personnalité majeure de l'Afrique contemporaine connu pour ses partis-pris militants sur les questions politiques et sociales. Après avoir travaillé pendant quinze ans comme ouvrier, il se réinvente écrivain auto-didacte, à 30 ans et à 40 ans, il se fait cinéaste en consacrant les cinquante dernières années de son existence à galvaniser et inspirer son peuple en créant des histoires", a dit Chardin Alphonse Nkala, président du comité culturel du musée Cercle africain.

« Sembène Ousmane était déterminé, luttant contre le statu quo, pour continuer à faire des films. Ses histoires visaient à servir d’école du soir pour les " damnés de la terre" en Afrique et à inspirer des visions d’une Afrique juste, prospère et libre », a-t-il ajouté.   

En dépit de la diversité de ses productions cinématographiques et de la pertinence des thématiques explorées, les films de Sembène Ousmane sont restés étrangement invisibles sur le continent. Une ignorance injustifiée que veut corriger le programme " Sembène à travers l’Afrique", produit par Galle Ceddo projects, en fournissant gratuitement ses films aux organisations partenaires dans les villes et villages du continent, mais aussi de "modestes subventions pour soutenir les besoins techniques, de marketing et de ressources pédagogiques". 

L'abondante filmographie de Sembène Ousmane compte, entre autres, les œuvres cinématographiques telles "Borom Sarret" (1962), "Mandabi" (1968), "La Noire de...; Emitai"  (1971), "Xala" (1975), "Ceddo" (1977), "Camp de Thiaroye" (1986), "Guelwaar" (1993), "Faat Kine" (2000) et "Moolaadé" (2004) primé à Cannes. Le film "Le Mandat", sorti en 1968, un film dans lequel le père du cinéma africain raconte « l’histoire tragi-comique d’un Sénégalais, homme du peuple, qui essaie, en vain, de percevoir un mandat providentiel venu de France », et  "Xala"  (1975), une satire mordante sur les premières décennies des indépendances africaines,  garnissent aussi sa filmographie de Sembène. 

Ecrivain prolifique et fécond, il a aussi publié  les ouvrages “Le docker noir” (1957), "Les bouts de bois de Dieu" en 1960, “Voltaique” en 1962, “Le Mandat”..

Fils de pêcheur né en en 1923, Sembène Ousmane avait été expulsé de l’école en 5e. Il a mené une vie jonchée de plusieurs écueils et tumultes, à l'instar des pères des indépendances africaines, dont il s'est servi d'exemple (Kwame Nkrumah, Emery Patrice Lumumba, Sekou Touré, Jomo Kenyatta, Amilcal Cabral).  Panafricaniste et homme de culture aux idées libertaires, Sembène Ousmane est devenu l’un des géants de la culture du XXe siècle. Il a tiré sa révérence en 2007.  

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

1- L'affiche du programme "Sembène à travers l'Afrique"/ Adiac 2- La photo de famille après la projection / Adiac

Notification: 

Non