Cinéma : « Nous, étudiants ! » de Rafiki Fariala projeté à l’IFC

Vendredi 16 Juin 2023 - 13:26

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Long métrage d’environ 1h 23 minutes, « Nous étudiants ! » relate l’histoire de quatre étudiants centrafricains qui subissent le verrouillage de la société́ par leurs aînés, la corruption et l’arbitraire, la chasse gardée des professeurs. La projection de ce film documentaire, le 13 juin, dans la grande salle de l’Institut Français du Congo (IFC), a fait l’objet d’un débat entre cinéastes.

 

 

« Nous, étudiants ! » sonne comme le début d'un manifeste, celui de la jeunesse d'un pays dont l'histoire n'a que peu croisé celle du cinéma jusque-là. Rafiki Fariala a voulu, à travers ce documentaire, lever le voile sur des vies de désirs et de désillusions, de frustration et de colère. Des chansons qu’il entonne pourtant doucement le ton vengeur, « assez volé, laissez-nous la place ! ». La jeunesse centrafricaine aspire à un avenir meilleur où la liberté d’expression est de mise, ainsi que le respect de son existence et de ses droits. De l’autre côté, elle vit ses amours adolescents dans les rues de Bangui

Pour la petite histoire, Nestor, Aaron, Benjamin et Rafiki sont des étudiants en économie à l'Université de Bangui. Ils se sont rencontrés en première année et ont étudié ensemble. Naviguant entre les salles de classe surpeuplées, les petits jobs qui permettent aux étudiants de survivre, la corruption qui rôde partout, Rafiki nous montre ce qu’est la vie des étudiants en République centrafricaine, une société brisée où les jeunes continuent de rêver à un avenir meilleur pour leur pays. Leurs examens approchent, les voilà à la croisée des chemins.

En effet, les mauvaises conditions d’apprentissage des étudiants que dénonce Rafiki Fariala dans ce documentaire demeure d’actualité. Il suffit de faire le tour des universités publiques majoritairement africaines pour se comter la réalité que subissent les étudiants entre l’absence remarquée des professeurs et de place, les grèves, les conflits incessants entre les professeurs et les étudiants, l’attribution des notes parfois spontanée, le retard de paiement des enseignants; d’où la préférence des universités privées au détriment des universités publiques par le corps enseignant, etc. Ce qui devrait  impérativement attirer l’attention des pouvoirs publics qui doivent y mettre un terme en vue de permettre aux étudiants d’apprendre davantage dans des conditions requises. « On a qu'une seule université publique. Là-bas, nous sommes entassés comme des sardines, parce qu’il n’y a pas assez de tables-bancs. Malgré tout, on essaie quand même d’étudier parce que nous devons avancer, ce ne sont pas les vieux qui vont changer les choses, mais la jeunesse », a soutenu Rafiki Fariala  dans une interview accordée à Radio France Internationale

Qui est Rafiki Fariala ?

Grandi en République centrafricaine après que ses parents s'y sont réfugiés pendant la guerre du Congo, il se tourne d’abord vers la musique et enregistre plusieurs succès, sous son nom d’artiste, Rafiki-RH20. En 2017, il participe à un atelier documentaire des Ateliers Varan, à Bangui, et réalise son premier court-métrage Mbi na moNous, étudiants!, son premier long métrage, commence sa carrière à la Berlinale dans la section Panorama avant d’être sélectionné dans de nombreux festivals internationaux (Cinéma du réel, la Viennale).

« Nous, étudiants!» est le premier film centrafricain à être sélectionné l’an dernier au Festival international du film de Berlin.

Divine Ongagna

Légendes et crédits photo : 

L'affiche du film/DR

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