Commémoration : les 50 ans de la prise de conscience de la jeunesse congolaise, un moment historique

Lundi 10 Février 2014 - 18:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La jeunesse dans toute sa diversité s’est réunie le samedi 8 février à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères, autour du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, en présence d’anciens ministres et de quelques pionniers de la jeunesse, pour commémorer la date historique du 8 février 1964

Discours, évocations et débats ont marqué cette journée pleine d’émotions pour les jeunes qui n’ont pas vécu cette époque. Les anciens ministres et les pionniers de la jeunesse congolaise comme Jean-Pierre Ngombé, Claude Ernest Ndalla, Gabriel Oba-Apounou, André Hombessa, Jean Jules Okabando et bien d’autres, se sont succédés à la tribune pour témoigner chacun selon son style comment il avait vécu cette époque. Selon l’ancien ministre Jean-Pierre Ngombé, tout a commencé au lendemain de l’indépendance du Congo en 1960. « Le Congo accède à l’indépendance et l’abbé Fulbert Youlou est le premier président de la République du Congo qui venait d’être proclamé le 28 novembre 1958. Les syndicalistes dans leurs revendications au regard du comportement du gouvernement de l’abbé Fulbert Youlou, manifestent et obtiennent la chute de ce dernier à la faveur du mouvement populaire des 13, 14 et 15 août 1963 », a-t-il rappelé.

Avec cette victoire, a poursuivi l’orateur, est née la révolution. En effet, le 8 février 1964, alors que le président Fulbert Youlou est en résidence surveillée, des « tribalistes » sont partis de Bacongo pour aller le sortir de prison. « Mais les jeunes de toutes tribus, de tous les quartiers de Brazzaville s’élèvent et condamnent cette action des tribalistes qui voulaient le sortir de sa situation de prisonnier. C’est au nom de la révolution que les jeunes décident de barrer la route à ces revanchards et le 8 février, un grand meeting est organisé à la place de la Gare », a poursuivi Jean-Pierre Ngombé.

Cette révolution a donné naissance au Mouvement national de la révolution (MNR) qui donna à son tour naissance à la JMNR. Bref cette prise de conscience a évolué par rapport à la vie politique du pays. Dans son évocation, l’ancien ministre André Hombessa a rappelé à la jeunesse que cette prise de conscience a apporté deux choses très importantes dans la société congolaise. Il s’agit notamment de l’actuelle couleur des véhicules de transport en commun (verte à Brazzaville), une des exigences de la jeunesse pour mettre fin à la pratique de certains fonctionnaires de l’État qui transformaient les voitures de commandement en véhicules de commerce. La deuxième chose, a-t-il expliqué, est le port de la tenue scolaire devenue obligatoire pour éviter de distinguer les enfants pauvres et les enfants riches.

S’exprimant au nom de la jeunesse congolaise, le deuxième membre de la commission de suivi et d’évaluation du Conseil national de la jeunesse, Bersol Exaucé Ngambili, a pris l’engagement de s’associer aux aînés pour promouvoir la gouvernance intergénérationnelle dans la voie qui conduit le Congo vers l’émergence à l’horizon 2025.

Le 50e anniversaire doit être le point d’un nouveau départ

Présidant la cérémonie, le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique a annoncé que la date du 8 février 1964 figurait désormais dans les annales historiques du Congo comme le moment réel d’une véritable prise de conscience par une élite juvénile éclairée. « L’histoire d’un pays se construit nécessairement sur la base des repères qui fondent son existence. Et parmi tant d’acquis à consolider et à renforcer, il y a la prise de conscience de chacun de nous face à nos responsabilités citoyennes. Cette conscience qui a été éveillée en 1964, on doit en entretenir l’âme et la flamme à chaque instant, bien entendu en s’adaptant aux réalités de chaque époque », a commenté Anatole Collinet Makosso.

Selon lui, au moment où la souveraineté des États affronte une situation de tiraillement par le bas et par le haut, la jeunesse doit être en éveil permanent pour témoigner davantage de sa conscience patriotique et de sa prise de responsabilité face à l’histoire de son pays et face au monde extérieur. « Loin de se limiter à une simple évocation historique de la prise de conscience par la jeunesse, le 50e anniversaire doit, a-t-il ajouté, être le point d’un nouveau départ pour une nouvelle jeunesse congolaise totalement débarrassée de toutes sortes d’antivaleurs, pleine de civisme et de morale. » Enfin, le ministre a interpellé la conscience des familles et de tous les autres partenaires sociaux, pour s’investir dans l’éducation de la jeunesse afin de leur apprendre à exercer pleinement et consciemment leur rôle de citoyen actif.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Le Présidium pendant les débats. photo 2 : D’anciens ministres et dirigeants de la jeunesse. photo 3 : La jeunesse réunie le samedi 8 février à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères. crédit photo Adiac